Kafka écrit à Milena. Au tout début de cette correspondance, Milena a 23 ans, elle est mariée, elle est la traductrice de ses proses. Puis, peu à peu, leur relation évolue, se transforme en passion. Jusqu'à la séparation, quelques mois plus tard. Combien de lettres en si peu de mois ? Si j'aime ce livre, c'est que Kafka s'adresse à Milena avec, toujours, le souci d'être au plus juste de lui-même. Lui écrivant, il se révèle dans toute sa grâce tragique. Moments de désespoirs et de joies, de détresse et de félicité, de solitude existentielle et de partages amoureux...
Un extrait : "Je suis sur un chemin dangereux, Milena. Vous, vous êtes solidement plantée au pied d'un arbre, jeune, belle, et l'éclat de vos yeux supprime la souffrance du monde. On joue à skatule, skatule hejbejte se, je me glisse, dans l'ombre, d'un arbre à l'autre, je suis à mi-chemin, vous m'appelez, vous me signalez les dangers, vous voulez me donner du courage, mon pas incertain vous fait peur, vous me rappelez (à moi !) la gravité du jeu, je ne peux plus, je tombe, je suis à terre. Je ne peux pas écouter en même temps votre voix et les voix terribles du monde intérieur, mais je peux écouter celles-ci et vous le confier à vous comme à personne d'autre ici-bas"...
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