L’auteur excelle dans son domaine de prédilection, le milieu paysan.
Chaque détail d’ordre architectural, paysager ou vestimentaire, chaque comportement humain ou animal est scrupuleusement retranscrit, car, véritablement vécu.
S’il parle du vent, il m’ébouriffe les cheveux, s’il décrit les fleurs de printemps elles embaument l’endroit où je lis. Ce côté-là est une réussite.
Mo Yan ose une remarque ou deux à propos de l’ambiance de l’époque, les années 1970 sous l’emprise de la Révolution Culturelle chinoise, qu’il place dans la bouche du vétérinaire seul instruit non-rééduqué dont la communauté villageoise ne peut se passer :
"Ces temps-ci, les canailles et les fripouilles ont appris à malmener les gens, qu’est-ce que je peux y faire ? Les paysans pauvres et moyen-pauvres sont la classe dirigeante, maintenant. Ils sont même directeurs d’école !"
Voilà une réflexion qui brosse le tableau piteux instauré par les Gardes Rouges souvent plus extrémistes que la volonté dictée par le Grand Timonier.
Beau moment de lecture.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]