Huang Shijian est née au sein d'une famille d'intellectuels, harcelée par les séances de critiques. Le prénom de Shijian, tiré du livre de Mao Zedong, semblait convenir à l'ambiance délétère du moment et contenter les exigences des Gardes Rouges. Ce n’est que bien plus tard que le père proclama qu’il voulait restituer le vrai prénom de sa fille qui s’appellerait désormais Suzi.
Les sévices publics que les parents vivent au quotidien, souvent les enfants en subissent les conséquences. Pour Suzi, le traumatisme se transforma en mutisme. Ayant vu son père le professeur se taire, baisser la tête ou avouer chaque dérive à la règle stricte édictée par la pensée collective, elle pris le même chemin et devint une jeune fille studieuse réussissant des études qu’elle n’avait pas choisit, mais qui semblaient être « bon pour elle ».
Ainsi posés, les éléments composant une vie à contraintes, ne peuvent qu’animer une sourde révolte. Celle de Suzi est intérieure. Sous sa carapace soigneusement façonnée dans du marbre, dissimule un volcan en attente d’une faille pour jaillir au grand jour.
C’est à ce moment-là qu’apparaît la sulfureuse Yuxi.
En lisant ce petit roman, vous comprendrez comment Huang Suzi l’introverti réussit à vivre avec Yuxi la femme fatale.
L’écriture sobre de Fang Fang accompagne cette histoire facile à lire.
Ce n’est pas de la grande littérature, mais elle reflète, à mon humble avis, la volonté des jeunes chinois, chinoises, de s’extirper du carcan dans lequel leurs parents étaient engoncés.
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