[Walking Dead. T. 20, Sur le sentier de la guerre | Robert Kirkman ; Charlie Adlard]
Après le repos des guerriers, Rick, Ezéchiel et les autres, il est l’heure de quitter les bras des femmes et les draps froissés, de compter ses abattis et ses ouailles et de prendre le sentier de la guerre, les fusils bien chargés. Blam ! Blam ! Oyez, oyez braves Sauveurs ! Avant l’assaut, Rick tente un dernier pourparler avec Negan mais le leader des Sauveurs ricane et persifle. Il a Grégory, le chef de la Colline, sous le coude. Grégory, confit de lâcheté, est venu faire amende honorable auprès de Negan et il enjoint ses administrés belligérants à retrouver leur foyer, là-haut, sur la Colline. Une poignée d’hommes seulement s’exécute au grand dam de Negan et de Grégory. Après le dialogue de sourds, la pétarade peut commencer. Ca défouraille à tout va mais le plan de Rick a des ratés à commencer par son éviction au dernier moment. Holly, âprement déterminée, a surpris Rick en le frappant au bas-ventre. Elle a décidé de conduire la camionnette destinée à enfoncer l’enceinte du camp des Sauveurs et à se sacrifier. Attirés par les coups de feu, les zombies se ruent dans la brèche. Les Sauveurs ont du pain ranci sur la planche savonnée face à une déferlante de morts-vivants. Holly s’extirpe de son véhicule accidenté mais elle tombe dans les mains de Negan. Son calvaire ne fait que commencer.
La série poursuit son bad trip sans coup férir. Ce nouveau volume ne faiblit pas en intensité et ouvre de nouvelles perspectives avec l’esquisse d’une botte secrète dont Negan disposerait. Il pourrait « planifier des représailles » sur la suggestion d’un dénommé Carson mais Negan préfère continuer les hostilités pour des raisons qu’il est seul à connaître. Le scénariste ourdit son récit avec un art consommé du retournement de situation. Par exemple, quand on écoute Negan extirpant Holly des mains d’un violeur, on peut imaginer qu’elle va enfin sortir la tête du sac mais il n’est pas sûr qu’elle ait encore des yeux pour pleurer après-coup. Les combats autour des avant-postes sont rudes et bien menés mais les résultats restent mitigés pour les deux camps. La mise en page et les cadrages cinématographiques, l’utilisation réussie du noir et du blanc, l’expressivité des visages crédibilisent une série haut de gamme, rude à lire mais suffisamment rouée pour créer la dépendance du lecteur. On pourrait ergoter et regretter quelques dissymétries dans les visages, trouver la traduction française du titre américain un peu ridicule « All out war » signifiant plutôt « Guerre totale », avoir l’impression que la série fait du surplace dans ce vingtième opus mais cela n’est que peccadilles tant l’ensemble reste cohérent, frappant et mordant.
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