[Fulù. 3, Dans l’ombre du désir | Carlos Trillo ; Eduardo Risso]
Fulù est juchée sur les épaules d’Aldaba, sa monture adipeuse, déambulant, hagardes de fièvres et de fatigues, dans la jungle du Nordeste brésilien à la recherche de Palmares, l’enclave où d’anciens esclaves enfuis ont retrouvé le goût de la liberté. Palmares est une insulte pour les autorités portugaises qui régentent le Brésil. Aussi est-il décidé de constituer une armée d’assassins menée par le redoutable chef métis Domingos Jorge Velho. Bonde, un esclave affranchi, a recueilli Fulù exténuée. La belle vierge noire commence à croire en l’amour mais la jalousie rôde et les lames s’aiguisent dans l’ombre. Les fers vont se resserrer à nouveau sur Fulù bien prête alors à se laisser aller mais l’au-delà veille sur elle et son magicien protecteur lui donne une bonne raison de s’accrocher à la vie.
Palmares, le territoire autonome des esclaves marrons a bel et bien existé au Brésil durant des décennies pendant la majeure partie du XVIIe siècle. Sa destruction a été débutée en 1694 puis effective en 1695 avec la mort du chef de guerre Zumbi Dos Palmares. Sur cette trame historique, le scénariste imagine la vie quotidienne dans l’enclave et y entraîne son héroïne malmenée par la dureté des hommes et la cruauté des femmes. Alors que les mâles désirent ardemment Fulù, les femmes la jalousent et la détestent. Quand Fulù ne tire plus les ficelles et ne manipule pas ceux qui la convoitent, les cordes et les fers la saignent à blanc puis la désarticulent, la laissant exsangue, tel un pantin brisé.
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