Polar ethnique. Un nigérian, un iranien et un syrien se font abattre d'une décharge de chevrotine en plein visage dans une épicerie louche de la banlieue glauque de Göteborg. La police enquête avec difficulté : les tueurs n'ont laissé aucun indice, les témoins sont introuvables et les enquêtes de voisinage ne donnent rien. Pire, les indics disparaissent ou se font descendre. Toute la ville se tait, comme si elle avait peur de révéler la nature du règlement de compte (tout en sachant parfaitement de quoi il retourne).
La grosse angoisse en lisant ce livre c'est de ne jamais clairement avoir le fin mot de l'histoire, ce qui se produit de temps en temps avec Edwardson...et le bougre ménage son suspense jusqu'à la toute dernière page.
On suit donc une sizaine de flics qui essayent de reconstituer les faits entre eux, d'interpréter les non dits des témoins et proches, de pister les présumés coupables.
Comme d'habitude, la ville est un personnage du livre, et ici, la banlieue sans âme, qui héberge des immigrés apatrides (les kurdes) ce qui permet à l'auteur de jolies digressions sur la notion d'identité, la mère patrie et l'attachement des hommes à leur terre natale.
Bref, un bon livre.
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