Dans toute personnalité, il convient de déterminer ce qui relève d'une structure de base stable et définitive ou d'un simple aménagement encore mobile et malléable ; on arrive ainsi à définir les notions de normalité, d'immaturité affective et de maladie, de façon beaucoup plus féconde.
Jean Bergeret passe en revue les différents modèles de structuration de la personnalité, tant d'un point de vue métapsychologie que sous l'angle de l'évolution psychogénétique, mais toujours en se référant à la théorie psychanalytique. Le caractère est défini, à partir de chaque structure de base de la personnalité, comme l'expression relationnelle et psychologique de cette structure tant que celle-ci demeure en état de "normalité", c'est-à-dire d'adaptation aux réalités internes et externes (ce qui ne veut pas dire seulement soumission). Les symptômes sont vus au contraire comme les manifestations relationnelles émanant d'une structure de base hystérique et, en état "normal" donner naissance à un caractère hystérique et, en état de décompensation, à des symptômes hystériques (signe d'une hystérie-maladie).
La pathologie caractérielle est traitée de façon séparée et originale : l'auteur distingue les "névroses" de caractère, les "psychoses" de caractère et les "perversités" de caractère. Une nouvelle conception de la notion de "perversion" est proposée.