Ce livre étrange est très agréable à lire, quand on laisse de côté tout ce qu'on en a entendu dire et qu'on se laisse emporter par le récit.
Le style, très simple, percutant, froid m'a beaucoup plu.
Le fait même que le roman est inachevé et qu'on a affaire à quelques chapitres presque indépendants, donne l'impression d'un éclairage stroboscopique, mettant en avant quelques épisodes-clé de l'histoire.
Je comprends que l'on dise que, lorsque Kafka en faisait la lecture, ses amis riaient, car je n'ai pu, à plusieurs reprises, me retenir, malgré l'atmosphère étouffante de ce roman. Il faut dire aussi que je ne pouvais m'empêcher d'évoquer certaines images de la bande dessinée "Julius Corentin Acquefacques" de Matthieu qui collent tellement bien à certaines scènes.
Par ailleurs la mise en scène de l'attitude de Joseph K., où le texte mêle intimement la description de ses actes, ses réflexions et ses réactions aux attitudes et aux discours des autres, et sa façon de raisonner, commençant par une froide logique pour aboutir systématiquement à la justification d'un attentisme et d'une résignation inattendus, m'ont semblé du grand art.
Enfin, l'exégèse du texte sur le gardien de la Loi faite par le prêtre dans l'avant-dernier chapitre, semble une réponse prémonitoire de Kafka aux commentateurs du procès, qui semblent tous vouloir le rattacher à leur chapelle.
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