28 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 12 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : 2nde guerre mondiale, 1940, a5, amour, bourgeoisie de province, debacle, europe, exode, exode 1940, exode francais, faim, france, fuite, guerre, guerre mondiale, haine, jalousie, journal, meurtre, occupation, occupation allemande, occupation amour, paris, posthume, roman inacheve, secret
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[Suite Francaise | Irene Nemirovsky] |
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C-Maupin
Sexe: Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 1917
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Posté: Mer 30 Juil 2014 14:49
Sujet du message: [Suite Francaise | Irene Nemirovsky]
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Une écriture remarquable.
Un regard acéré sur tous les travers des hommes, mais aussi une bienveillance et une sympathie qui ne se démentent jamais (les hypocrites seuls ne trouvent pas grâce aux yeux de l'auteur).
Un regard également capable de discerner tous les détails d'un tableau : j'ai été émerveillée par la description du soleil à travers les feuilles d'un cerisier en fleurs et la peinture détaillées des fleurs et de leurs pétales. Pourriez-vous écrire une demi-page sur ce sujet sans lasser le lecteur ?
Commentaires de Gérard :
J'adhère à cette analyse, même si j'ai trouvé parfois certains personnages un peu stéréotypés. Le style est agréable.
J'ai aussi été très intéressé par les notes de la fin, montrant le travail préparatoire de l'auteur et fondamentalement différent des plans précis dont on a l'habitude
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[Suite Francaise | Irene Nemirovsky] |
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chlorine
Sexe: Inscrit le: 30 Sep 2006 Messages: 620 Localisation: Paris
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Posté: Jeu 09 Mai 2013 16:30
Sujet du message: [Suite Francaise | Irene Nemirovsky]
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Juin 1940. Les troupes allemandes marchent sur Paris et la population, terrorisée, se jette sur les routes pour fuir. Ce livre est composé de deux parties : d'abord la débâcle de 1940, avec la population et les troupes qui fuient, puis l'occupation.
Dans la première partie on suit plusieurs groupes de personnages dans leur exode, et l'on assiste à une multitude de détails, la bassesse de certains, les beaux gestes d'autres, parfois regrettés, la naïveté de beaucoup sur la situation, la panique de tous. On voit ceux qui pensent que leur richesse va leur garantir une fuite sereine, ceux qui ont été séparés des leurs et qui les cherchent, ceux qui partent à pied... Par petites touches l'auteur nous fait voir avec beaucoup de talent un pays entier en panique.
La deuxième partie est très différente et se concentre sur un petit village, depuis le moment où les troupes allemandes arrivent pour l'occuper jusqu'à leur départ, peu après l'entrée en guerre de l'URSS contre l'Allemagne. On y découvre toute une variété de personnages : patriotes qui virent petit à petit collabos, résistants à la petite semaine qui braconnent pour s'en sortir, femmes seules qui élèvent leurs enfants comme elles peuvent avec leur époux dont on est sans nouvelles, prisonniers peut-être, autres femmes qui se laissent petit à petit attendrir par des officiers allemands qui les traitent mieux qu'aucun homme du village ne les a jamais traitées... Tous ces personnages sont décrits avec beaucoup d'humanité et leurs relations décrivent très bien l'ambiance de ce village.
Au final il s'agit d'un livre d'envergure, à lire pour ressentir l'ambiance de ces années là. Personnellement c'est la première partie m'a le plus captivée, car j'avais très peu entendu parler de la fuite de la population devant l'avancée des troupes allemandes. La deuxième partie, très bien faite et très intéressante également, m'a plus rappelé beaucoup de livres ou de films que j'ai déjà eu l'occasion de lire ou voir.
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[Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...] |
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Sam 08 Jan 2011 13:30
Sujet du message: [Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...]
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Plus qu'un roman ce livre pourrait être considéré comme une étude sociologique et historique sur une période noire de notre histoire. "Suite française" devait être beaucoup plus étoffé, d'autres tomes étaient prévus qui devaient s'insérrer dans une sorte de "Comédie humaine" de l'exode et de la collaboration. L'on sait que Irene Nemirovsky ne put achever son oeuvre ; elle fût arrêtée en 1942 et déportée en Allemagne parce que juive et bien qu'elle se fût convertie au catholiscisme elle et ses enfants.
Le manuscrit restant ne fût édité que très récemment et obtint le Prix Renaudot 2004. C'est tout à fait justifié car,si Irene Némirovsky n'a pas le style flamboyant d'un Montherlant, d'un Gide, ou dans un autre registre, d'un Céline (elle écrit un peu comme Georges Duhamel-ce n'est pas du tout un jugement de valeur...), sa mécanique narrative est diablement efficace.
Comme Balzac, comme Zola,elle fait intervenir dans son roman plusieurs personnages représentatifs de la France d'alors : un grand bourgeois ,des employés de banque,un écrivain,des paysans,quelques aristocrates,des commerçants... Le plus petit dénominateur commun à toute cette faune est un égoïsme implacable. La toile de fond du roman c'est l'exode de juin 40,la ruée vers les ponts de la Loire. L'auteure s'en donne à coeur joie pour peindre une humanité veule et indifférente aux malheurs des autres. Elle excelle dans la description vacharde, il y a du Maupassant chez cette dame !
"Mais les paysannes la regardèrent étonnées :on ne revenait pas sur sa parole ;Elles prirent congé:elles tendaient à la vicomtesse une main rouge, crevassée par le froid de l'hiver, par les soins données aux bêtes, par la lessive, et à chaque fois la vicomtesse devait faire un petit effort pour serrer cette main dont le contact lui était physiquement désagréable. Mais elle dominait ce sentiment contraire à la charité chrétienne et, par esprit de mortification, elle se forçait à embrasser les enfants qui accompagnaient leurs mères ; ils étaient tous gras et roses, gavés et barbouillés comme des petits porcs".
L'humanité ne sort pas grandie du traitement que lui fait subir Irene Némirovsky ! peu trouvent grâce à ses yeux : quelques soldats courageux, un brave et attendrissant couple d'employés....et ce beau personnage de Lucile, recluse avec sa belle mère d'un égoïsme vertigineux dans une belle maison bourgeoise de la France profonde et qui doit loger un officier allemand.. Une situation que "Le silence de la mer" de Vercors peindra un peu plus tard.
Et autre chose qui ne sort pas grandie de ce livre : la France. Irene Nemirovsky russe et juive , émigrée, écrivait en français.
Sa prose vaut bien celle des Brasillach,Drieu et autres Morand...
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[Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...] |
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rivax
Sexe: Inscrit le: 08 Avr 2009 Messages: 781 Localisation: Au pays des grenades
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Posté: Sam 20 Nov 2010 13:22
Sujet du message: [Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...]
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Irene Nemirovsky, un auteur français d'origine russe, a été déportée en 1942 et exécutée à Auschwitz.
Suite Française est la première partie du roman sur la France en guerre qu'elle a écrit entre 1940 et 1942. Il n'y a donc que deux parties sur les quatre qui devaient composer le roman projeté par l'auteur. Le texte n'a pas été remanié par les héritiers et chacune des deux parties forme un tout en soi, cohérent. Le texte ne s'arrête pas au milieu d'une phrase et l'éditeur n'a pas non plus décidé de prendre la plume pour publier une fin à partir des notes de l'auteur (comme dans Le Château de Kafka ou Le temps des amours de Pagnol).
Tempête en juin, la première partie, raconte l'exode de 1940 au cours duquel la France craignant la percée allemande et le sac de Paris s'est précipitée sur les routes pour fuir vers l'Ouest et le Sud. Nous suivons six familles : des grands bourgeois, un banquier et sa maitresse, un couple de petits employés, un vieux garçon précieux, un auteur à succès et sa muse...dans leurs déboires sur les routes. C'est magistralement bien raconté, on vit le désarroi, la crainte, la peur, les lâchetés des uns, le courage des autres et puis, finalement, le retour à Paris après l'armistice.
Dans Dolce, seconde partie, le décor est planté à Bussy, un bourg de la zone occupée qui doit héberger un régiment allemand. Là encore l'auteur se concentre sur quelques familles : des aristocrates, les bourgeois du village et une famille de paysans. L'ambiance est très mauriassienne. Dans la descriptions des mœurs étriquées des bourgeois de province, on se croirait vraiment dans Génitrix!
Elle savait qu'aux yeux de Madame Perrin, tout ceci était bien: la fausse cheminée, l'odeur de cave, les persiennes à-demi closes, les housses sur les meubles, la tapisserie olive à palmes d'argent. Tout était convenable; elle offrirait tout à l'heure à ses visiteuses une carafe d'orangeade et des petits-beurre poussiéreux. Mme Perrin ne serait pas choquée par la mesquinerie de cette collation; elle y verrait une preuve nouvelle de la richesse des Angellierr car plus on est riche, plus on est avare; elle y reconnaitrait son propre souci de l'épargne et ce goût d'ascétisme qui est au fond de la bourgeoisie française et relève ses plaisirs secrets et honteux d'une amertume tonique.
Les villageois sont partagés entre la résistance passive (façon Silence de la Mer) et la fraternisation molle. Ceux qui ont vécu la première guerre et y ont perdu un parent sont nombreux et il reste quelques ainés pour se souvenir de 1870...les rancunes sont tenaces. Petit à petit des liens se créent mais on n'oublie jamais qu'on est en guerre et que le camarade de beuverie est un soldat ennemi. La guerre...oui, on sait bien ce que c'est. Mais l'occupation en un sens, c'est plus terrible, parce qu'on s'habitue aux gens, on se dit :"Ils sont comme nous autres après tout", et pas du tout, ce n'est pas vrai. On est deux espèces différentes, irréconciliables, à jamais ennemis", songeaient les Français.".
Les notes de l'auteur ainsi que la correspondance avec son éditeur suivie de celle de son mari avec différentes autorités pour la faire libérer puis au moins savoir ce qu'elle est devenue (sa mort n'a été confirmée qu'en 1945) suivent le roman...Les notes permettent de réaliser ce qu'aurait été le roman achevé...on aurait vraiment aimé en lire plus!
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[Suite Francaise | Irene Nemirovsky] |
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Message |
lalyre
Sexe: Inscrit le: 27 Nov 2009 Messages: 220 Localisation: Belgique
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Posté: Mer 28 Avr 2010 13:39
Sujet du message: [Suite Francaise | Irene Nemirovsky]
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4ème de couverture
La première partie de ce roman vérité, Tempête en juin, est un récit de l'exode. A travers les destins croisés de plusieurs familles, l'auteur témoigne de ces heures où, face à la débâcle, aux brassages sociaux, se révèlent les vrais visages, les secrets enfouis, les compromissions. Il y a d'abord les Péricand, bourgeois bigots, et leur armée de domestiques. La mère qui veut sauver les convenances et son argenterie, le grand-père dont on oublie la présence mais pas l'héritage, le fils qui rêve d'en découdre et son frère, curé vite abandonné par Dieu. Gabriel Corte, lui, est écrivain. Egoïste, nombriliste, esthète, il doit se colleter, au milieu des carrioles, des blessés et des morts, avec la faim qu'il découvre, la réalité qui l'effraie et la populace qui l'écoeure. Seuls quelques justes comme Louise, la petite paysanne - quatre gosses et un mari au front - ou les Michaud, modestes employés tremblant pour leur fils, gardent leur innocence au milieu de «bons Français» devenus, à la faveur des événements, voleurs, tricheurs. Et parfois même assassins. Dolce, le second volet de cette Suite française, est consacré à l'occupation d'un village. Un face-à-face tissé d'ambiguïté, de «concupiscence haineuse», de fascination et de répulsion, où finissent par se confondre dans un même halo victimes et bourreaux.
Mon avis
Un beau livre ou l'on a le sentiment que l'auteure sentait sa vie menacée...On ressent très fort la veulerie ,la mesquinerie et l'égoïsme de certains personnages de la bourgeoisie dans la première partie ,qui m'a parue assez longue par toutes les descriptions .Dans la deuxième partie ,on ressent surtout les états d'âme d'autres personnages ,tant par leurs émotions que par la haine éprouvée vis à vis de l'occupant .Je dois dire que j'étais contente de l'avoir terminé ,ce ne sera certes pas un coup de coeur
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[Suite Francaise | Irene Nemirovsky] |
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Message |
nadouch
Sexe: Inscrit le: 19 Nov 2006 Messages: 450 Localisation: Allier
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Posté: Mer 27 Jan 2010 23:33
Sujet du message: [Suite Francaise | Irene Nemirovsky]
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Dès le début, ce livre emporte par la qualité de son écriture. Pour moi, ça a été un vrai choc : foisonnement des descriptions, profondeur des personnages, habileté du découpage des chapitres... Une merveille de construction et une fluidité de récit qui font de cette lecture un vrai régal littéraire. Et que dire de l'histoire, surtout quand on sait dans quelle immédiateté elle a été écrite... Personnellement, j'ai préféré la première partie, qui concerne l'exode, la deuxième m'ayant beaucoup fait penser au Silence de la Mer, sans que cela soit péjoratif, bien entendu. Je trouve simplement que l'ampleur du style est davantage mise en valeur dans cette description d'une débâcle où chacun finalement ne pense qu'à soi tout en faisant partie d'un tout insécable. Bref, un très grand roman, incontournable à mes yeux dorénavant.
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[Suite française | Irène Némirovsky] |
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Message |
andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Dim 27 Juil 2008 15:43
Sujet du message: [Suite française | Irène Némirovsky]
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Un très beau livre dont la force croit au fil des pages et qui est resté malheureusement inachevé suite à la déportation d'Irène Némirosky dans un camp de concentration en juillet 42 où elle sera assassinée.
Pour ce livre, l'auteur prend explicitement comme modèle le Guerre et Paix de Tolstoï et je pense que si elle avait pu achever sa fresque de la France sous l'occupation allemande, la comparaison aurait tenu. La langue d'Irène Némirosky est remarquable et non moins remarquable est sa faculté de restituer les faits et gestes, les ambitions et les lâchetés de chacun au cœur de cette époque troublée. Son regard est parfois terrible et sans complaisance aucune même si elle ne cloue jamais personne au pilori (enfin, certains s'y clouent eux-mêmes malgré tout !). Au cours du récit son regard s'adoucit ("Dolce" est d'ailleurs le nom qu'elle a donné à sa 2eme et -hélas- dernière partie, alors que la première s'intitule "Tempête en Juin" et retrace la "débacle" de Juin 40) et à travers les yeux de Lucile (superbe personnage), les Allemands posent l'armure et redeviennent un temps humains.
La politique est quasiment absente de ce livre. A part quelques rares "Heil Hitler" proférés par les soldats allemands, il n'est jamais question du Fürher, et il n'y a que quelques allusions à Pétain et au régime de la collaboration. Encore plus étonnant de la part de celle qui sera déportée comme juive apatride, il n'est jamais fait allusion à l'antisémitisme ou aux lois anti-juives de l'"Etat français". Mais cette absence de perspective globale lui permet de mieux scruter les détails et je n'avais rien lu d'aussi "vrai" (je veux dire non faussé par quelque idéologie plaquée sur les faits) sur cette époque que ce "roman-journal".
Le roman s'achève avec le départ des allemands du petit village qu'ils occupaient et dont on suivait les évènements à travers les yeux de quelques habitants. L'éditeur Albin Michel nous livre ensuite deux types de documents très émouvants : le carnet de notes de l'écrivaine où elle jette des éléments, des plans, des idées pour le roman en cours; une correspondance où l'on retrouve quelques échanges entre Irène et son éditeur et surtout - terrible - les lettres que son mari Michel Epstein envoie à différents amis à la suite le l'arrestation d'Irene et son internement à Pithiviers avant son départ pour les camps de concentration en Pologne. On y lit toute le désarroi et l'incrédulité de ces juifs sur lesquels la main de fer hitlérienne s'abat soudain sans pitié. Après quelques jours passés à tenter de libérer sa femme, Michel Epstein sera à son tour arrêté et déporté et gazé à Auschwitz. Leur 2 filles seront sauvées grâce à une amie et elles garderont toujours avec elles le manuscrit de "Suite française" qui a pu ainsi être édité, longtemps après la disparition tragique de son auteur.
A l'aulne de cette tragédie, on pourrait juger naïve et candide la narration de Suite française. Au contraire, c'est de ce regard à la fois acéré et nuancé dont nous avons besoin pour mieux comprendre le monde et lutter contre toutes les simplifications qui conduisent aux pogroms, aux massacres, aux camps de concentrations ou aux goulags.
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[Suite Française | Irene Nemirovsky] |
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Auteur |
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Message |
Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2640
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Posté: Dim 01 Juin 2008 10:05
Sujet du message: [Suite Française | Irene Nemirovsky]
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Voilà un très beau livre, qui possède toutes les qualités de nos classiques avérés (Zola, Mauriac, Vercors...) et je reprends à mon compte le commentaire de l'éditeur qui parle d'auteur "injustement méconnue", en tout cas, jusqu'ici.
Chantereine m'a dit avoir préféré la deuxième partie, "Dolce", mais "Tempête en juin", qui décrit l'exode des Français en zone libre après la nouvelle de la défaite, est passionnante également, m'ouvre un pan du voile de l'intérieur. C'est probablement le passage le plus satirique, d'ailleurs, où Némirovsky n'épargne aucune des petitesses humaines.
Le plus terrible est de lire ce roman inachevé (il aurait dû comporter 5 livres au lieu de 2), dont on devine l'ambition de réitérer Guerre et Paix (Tolstoï est nommé deux fois dans ses brouillons commentés) en sachant que l'auteur est morte alors qu'elle y travaillait, dans la période même qu'elle raconte, sans recul, et la brutalité de son enlèvement aussitôt suivi de son assassinat, fait ressortir d'une manière pathétique son ode à l'humanité des jeunes soldats allemands, dignes et indignes d'amour et d'amitié.
Petit clin d'oeil à Marina Anissimov : j'ai reconnu son style (elle a rédigé la préface) qui me faisait penser à sa superbe biographie de Romain Gary.
Lu dans le cadre du Challenge ABC 2008.
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[Suite Francaise | Irene Nemirovsky] |
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Auteur |
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Message |
agglovaldorge
Sexe: Inscrit le: 24 Sep 2007 Messages: 1534 Localisation: Sainte-Geneviève-des-Bois
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Posté: Jeu 11 Oct 2007 15:16
Sujet du message: [Suite Francaise | Irene Nemirovsky]
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Un livre magnifique et très émouvant sur cette période troublée de l'histoire
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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.
Ville du lâcher : Ste-Geneviève-des Bois - Date du lâcher : 21/10/2007
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[Suite Francaise | Irene Nemirovsky] |
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Auteur |
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Message |
agglovaldorge
Sexe: Inscrit le: 24 Sep 2007 Messages: 1534 Localisation: Sainte-Geneviève-des-Bois
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Posté: Mer 03 Oct 2007 11:07
Sujet du message: [Suite Francaise | Irene Nemirovsky]
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Commentaires : 0 >> |
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Magnifique roman.
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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.
Ville du lâcher : Ste-Geneviève-des Bois - Date du lâcher : 13/10/2007
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[Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...] |
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Auteur |
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Message |
bertrand-môgendre
Sexe: Inscrit le: 10 Mar 2007 Messages: 88 Localisation: ici et là
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Posté: Jeu 03 Mai 2007 16:21
Sujet du message: [Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...]
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Commentaires : 1 >> |
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Sa fin de vie, fut tragique, et par respect pour Madame Némirovsky j'ai lu jusqu'au bout son dernier ouvrage, un souvenir dénonçant, l'horreur des guerres.
Sous les bombes lors de la débâcle française de 1940, où les malheureux riches convives harassés ripaillent avec démesure d'un peu de foie gras, assurant bon train à l'hôte protégé.
Ce nécessaire besoin de s'entourer de futilités, fait citer Edmond Rostand , par un des protagoniste « c'est bien plus beau lorsque c'est inutile ». Là c'est difficile à digérer, par mes oncles et tantes qui n'ont pas vécu la même débâcle.
Il est plus facile de méjuger le comportement d'un individu apeuré, enclin parfois à la bassesse et à l'animalité de ces gestes de survie, que de lui tendre la main.
Une leçon d'histoire transcrite avec méthode par l'auteur. La tenue de ce journal garde en mémoire les ignominies des hommes en déroute, des personnes affamées, terrorisées.
Ce témoignage a le mérite d'exister mais sûrement pas d'être glorifié.
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[Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...] |
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Auteur |
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Message |
Nanou
Sexe: Inscrit le: 05 Fév 2007 Messages: 101 Localisation: Ile de France
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Posté: Mer 02 Mai 2007 15:45
Sujet du message: [Suite française | Irène Némirovsky, Myriam Anissimov (P...]
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Commentaires : 0 >> |
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Je n'ai plus le livre en main et je regrette de n'avoir pas pris le temps de recopier quelques citations pour donner une idée du style de l'auteur, brillant, poétique par moments mais sans mièvrerie, mais surtout bien rythmé, précis mais pas sec. Elle a su rendre à travers ses tableaux pris dans les différentes couches de la société toute la complexité de cette époque, en particulier les rapports de la population française avec l'occupant allemand et ceci en s'attachant surtout aux détails de la vie courante (la nourriture par ex) sans faire de grandes théories.
L'autre aspect que j'ai beaucoup aimé, c'est la galerie de personnages : nobles, rentiers, grands bourgeois de province, cocotte, paysans et gens humbles à qui vont la sympathie de l'auteur alors qu'elle épingle les autres avec une férocité réjouissante.
Un beau livre!
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