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Les notes de lectures recherchées

3 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (3 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre :

[La Hulotte. 95, Le journal de la reine des frelons : su...]
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1996
Localisation: Nîmes

Posté: Jeu 03 Mar 2011 14:54
MessageSujet du message: [La Hulotte. 95, Le journal de la reine des frelons : su...]
Commentaires : 0 >>

Paru en automne 2010 dans le n° 92 de La Hulotte, Le journal de la reine des frelons se poursuit dans le n° 94 et se termine dans le n° 95. Débute à l’occasion, avec ce numéro, la collection 10 de la bonne et sagace tata Hulotte, soit, à raison de deux numéros annuels, quelques années de labeur en perspective pour l’infatigable Pierre Déom, créateur génial d’une grande œuvre originale et indémodable. Le tour de passe-passe du magicien Déom est de nous rendre accessible et sympathique un insecte au mieux étranger, au pire repoussant. Le journal tenu par la reine des frelons est amusant et captivant de bout en bout. Pour causer à l’instar des commentateurs sportifs fêlés du pot, on assiste à une véritable ‘montée en puissance’ à mesure que le journal égrène les faits et gestes dans le nid des frelons. Courant août, la reine va donner naissance à six cents princes et princesses. Les appartements en carton sont plus spacieux, « les étages s’ajoutent aux étages ». Les ouvrières fabriquent entre les niveaux des « petits piliers verticaux de soutènement, très épais, faits d’un papier recyclé hautement résistant ». Afin de maintenir une température constante à 30° alors que la saison avance et que le climat fraîchit, l’isolation extérieure du nid est entrepris séance tenante sous forme d’une multitude de cheminées ouvertes sur le bas, agglomérées, ingénieusement alvéolées. « On pourra obtenir jusqu’à 26 degrés de différence entre la température du nid et celle de l’air extérieur. » Comment les ouvrières possèdent-elles ce savoir multi millénaire, sous quelle forme ? Comment sont transmises les directives ? Les phéromones de la reine n’expliquent pas tout. Un mode d’emploi pour construire et installer un nichoir à frelons s’insère naturellement dans le journal et donne au lecteur l’envie d’aider ces hyménoptères en sursis. Quand une frelonnière fonctionne à pleines turbines, ce sont des dizaines de milliers d’insectes, mouches en tête, qui alimentent la chaudière sur l’ensemble d’une saison afin de nourrir la multitude de larves de frelons. Grandeur et décadence d’une royauté, les ouvrières se rebiffent, la reine perd de sa superbe. Elle s’est épuisée à pondre sans compter, 3 500 œufs depuis mai : « Mes belles couleurs sont défraîchies. Mon abdomen, à présent taché de vilaines marques brunes, est devenu tout terne, graisseux, pelé, râpé, usé… je me suis pesée… Un demi-gramme ! La moitié de mon poids du printemps dernier. » « Avoir réussi tous ces exploits… et mourir comme une pestiférée… au fond de la fosse aux Volucelles… ». Le journal est brutalement interrompu. Le compte rendu de l’interrogatoire d’un frelon mâle mené par le commissaire Amanite à la suite du régicide dans le château de papier permet d’en connaître un peu plus sur l’accouplement des frelons, l’utilité des longues antennes des princes, au bout des antennes se situe l’odorat, l’hivernage des futures reines dont le corps sécrète du glycérol, un « antigel mélangé au sang », leur enfouissement, les ailes glissées sous le ventre, les antennes abaissées en travers des yeux, accrochées par les pattes et par les dents à une racine, prêtes à jeûner durant six mois. Le fantastique nid en carton de dix étages et de 3 000 logements va rapidement moisir et disparaître, dévoré par la vermine. Les futures reines partiront de rien, seulement riches de leurs spermathèque portative et d’un savoir ancestral inné.
Après chaque lecture de La Hulotte, le regard posé sur le monde n’est plus jamais tout à fait le même. Il s’est émerveillé et enrichi au passage parce que Pierre Déom est un artiste féru de sciences naturelles, capable de rendre digestes d’austères recherches menées opiniâtrement des décennies durant par de zélés scientifiques. Leurs travaux remarquables se trouvent ainsi consacrés sous la plume ailée de La Hulotte.
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[La Hulotte. 94, Le journal de la Reine des frelons : le...]
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1996
Localisation: Nîmes

Posté: Jeu 15 Avr 2010 9:33
MessageSujet du message: [La Hulotte. 94, Le journal de la Reine des frelons : le...]
Commentaires : 2 >>

Le printemps est revenu. Je suis toujours vivant et la nouvelle Hulotte est née. L’« irrégulomadaire » pulse, pousse et s’accorde aux rythmes des saisons deux fois par an. Le journal de la reine des frelons s’ouvre au 2e chapitre et fait suite au n° 92. Entre les deux, Tonton Griffon a poussé du bec pour s’immiscer. La reine reprend du service et pond sans relâche dans son château en carton. Les ouvrières bossent sans répit nuit et jour. Polyvalentes, elles maçonnent mais elles chassent si les circonstances l’exigent. Les proies sont tuées, découpées, malaxées puis portées au nid : taons, mantes, libellules, chenilles, grillons, criquets, punaises, papillons, araignées, mouches, guêpes, abeilles, voire sauterelles et lézards juvéniles, tout est bon pour le frelon. Seul le bourdon blindé, gros « nounours » velu, semble lui résister. Le « faucon des insectes » chasse à vue et fond sur ses proies quand elles ont la tête ailleurs, dans une fleur, par exemple. Le frelon ne se sert pas de son dard mais de ses mâchoires acérées pour trouer le dos de sa victime coincée entre ses pattes. La viande gorgée de protéines est à destination quasi exclusive des larves affamées. En échange, la salive de la larve, une simple goutte, « sirop délicieux, sucré et riche en acides aminés » régale les frelons adultes. Afin de palier les écarts de température et maintenir une atmosphère idéale dans la frelonnière, les ouvrières regroupées font vibrer leurs muscles pour produire la chaleur nécessaire aux larves ou alors elles battent des ailes en guise de ventilateurs pour rafraîchir l’air. Si la température est trop élevée, les frelons absorbent de l’eau dans les environs puis la répandent en gouttelettes sur le nid. La ventilation produit l’évaporation et un rafraîchissement salutaire.
Le journal tenu par la reine mère des frelons est tout vibrant de vie. Les anecdotes pullulent et composent l’ordinaire somme toute étonnant d’un nid de frelons, de sa conception à son aboutissement. S’intercale entre les propos de la diariste royale « Le grain de sel du Pr Martagon » apportant un éclairage scientifique extérieur. Le tout compose un plaidoyer efficace contre la mauvaise réputation de l’insecte. Pierre Déom revient sur quelques idées reçues concernant notamment le dard de la grosse guêpe rousse et jaune à corselet noir dont le venin n’est pas plus dangereux que celui des guêpes ou des abeilles. La mauvaise réputation vient davantage de « l’assez forte douleur » que la piqûre occasionne. L’homme orchestre de La Hulotte manie la plume avec finesse, du texte à l’image et inversement. L’humour et la rigueur scientifique se marient à merveille. Le bénédictin de Boult-aux-bois distille avec grand soin dans son athanor ardennais un composé subtil qui trouvera place dans son grand œuvre en train de se faire. Un 3e chapitre du Journal de la Reine des frelons est prévu pour le second semestre 2010. Intitulé « Les derniers jours de la classe ouvrière », il viendra clore la collection 9 de l’encyclopédie des bois et des champs, constituée des n° 86 à 95, soit cinq années de labeur et de magie incarnés.
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[La Hulotte. 92, Le journal de la reine des frelons | Pi...]
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1996
Localisation: Nîmes

Posté: Mar 24 Nov 2009 9:26
MessageSujet du message: [La Hulotte. 92, Le journal de la reine des frelons | Pi...]
Commentaires : 0 >>

On croyait trouver la suite des aventures de Tonton Griffon, le vautour fauve, dans le numéro 92 de l’« irrégulomadaire » La Hulotte et on découvre le journal de la reine des frelons. D’abord dubitatif, le lecteur que le sujet inspire moins, découvre progressivement la stratégie de survie d’un insecte craint et honni, une vie inévitablement passionnante à suivre car Pierre Déom est un magicien. Il tient le fil de la plume avec la virtuosité de l’ouvrier autodidacte maniant ses biseaux et ses rabots comme des prolongements naturels de son esprit et de sa main. L’auteur a su affiner sa manière avec un regard scrutateur qu’aiguise un savoir scientifique mâtiné d’une curiosité incessante et d’un amour inconditionnel pour le monde vivant. On ne peut qu’adhérer tant le décorticage de l’insecte hyménoptère nanti de ses deux paires d’ailes membraneuses et brillantes démonte une mécanique biologique remarquable, voire époustouflante. Comment la larve frelon sait-elle tapisser sa cellule de soie isolante en se contorsionnant, ceci afin de conserver une température stable de 29° indispensable à son développement ? Des mystères sont levés, d’autres demeurent mais la lecture de La Hulotte est une source d’enrichissement et d’émerveillement. Au passage, quelques légendes sautent tels des bouchons sous la pression et c’est champagne pour les frelons ! Ainsi, « le frelon n’attaque jamais l’homme » sauf si on s’approche à moins de cinq mètres d’un nid. Contrairement aux guêpes, le frelon ne vient pas rôder autour des pique-niques en quête de nourriture sucrée et carnée. Enfin, « le venin de frelon n’est pas plus dangereux que celui de la première abeille venue. » On apprend aussi à distinguer le frelon d’Europe du frelon asiatique qui fait tache dans tout le sud-ouest de la France. La « petite encyclopédie des bois et des champs » cumule déjà des milliers de pages fouillées, précises, amusantes et concentre un savoir scientifique inestimable. Plus de 9 000 dessins à la plume d’une finesse éblouissante donnent des ailes à la lecture. Indubitablement, La Hulotte est une des œuvres majeures du patrimoine de l’humanité.
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