Les camps de concentration abordés par la naïveté d'un enfant.
Vers le tiers du livre, j'ai été un peu lassée par certaines formulations répétitives qui reviennent tout le temps. Par exemple, il est impossible de parler du bureau du père sans mentionner "dans lequel il est interdit d'entrer sous aucun prétexte" (je ne me rappelle plus de la formulation exacte, je n'ai plus le livre sous les yeux). Cela me semblait maladroit. Puis je me suis rendue compte que c'était fait exprès, et que cela donnait au livre un peu la forme d'un conte de fées, et je me suis laissée porter par l'histoire.

L'histoire est émouvante par sa simplicité, et la fin parfaite.

Ce livre raconte l'histoire invraisemblable du fils de neuf ans d'un responsable allemand d'Auschwitz, se liant d'amitié avec un jeune détenu de son âge, par-delà la clôture.
Un livre qui me laisse perplexe. À qui s'adresse -t-il ? À un enfant connaissant les massacres des juifs pendant la deuxième guerre mondiale ou est-ce une initiation pour les leur faire découvrir ?
Si on sait, pourquoi le mot juif est-il escamoté dans les trois premiers quarts du livre ? Doit-on savoir que Shmuel est un prénom juif ? Pourquoi certaines scènes dont Bruno est témoin ne sont-elles pas racontées ?
Si on ne sait pas que comprend-on ?
De plus le style, faussement enfantin m'a déplu. Il peut faire sourire un adulte, mais s'il s'adresse à un enfant, il me fait penser à ces gens qui bêtifient devant les tout-petits.
Enfin quelle vraisemblance que l'on puisse passer sous la clôture du camp ? qu'il y ait des enfants dans un camp où, dès l'arrivée, on condamne à mort tous ceux qui sont impropres au travail ?

Commentaires de Gérard :
effectivement, même si au premier abord ce roman est parfois émouvant, il est plein d'invraisemblances et on ne voit pas bien quel lectorat il vise.

Bruno a 9 ans et vit à Berlin où son père exerce un drôle de métier : il est commandant et un tellement bon que "le Fourreur", son patron, a de grands projets pour lui. En fait, la famille de Bruno doit quitter Berlin pour une campagne déprimante dont le nom, assez difficile à prononcer, ressemble à "Hoche-Vite". Triste d'avoir quitté ses amis, isolé dans une maison plus petite, Bruno découvre alors qu'il y a des tas d'autres gens, de l'autre côté de la barrière au fond de son jardin. Étrangement, tous sont des hommes ou des garçons maigres, au teint gris et vêtus d'un pyjama rayé...

Attention, chef d'œuvre ! Tout de suite, j'ai été plongée dans la tête de ce petit garçon encore un peu bébé et naïf, qui voit des choses se produire autour de lui sans bien les comprendre. Le métier de son père, la visite du "Fourreur", l'arrivée à Hoche-Vite, autant d'évènements qui ne laissent aucun doute à l'adulte que je suis mais qui, au travers du prisme d'un enfant, sont vécues à un niveau différent et très vraisemblable. Je me suis plongée avec passion dans le roman, me demandant sans cesse à quel moment Bruno allait comprendre mais la fin du livre m'a littéralement fauchée. Le roman m'est tombé des mains et vous n'en saurez pas plus sur l'issue de cette histoire (dont j'ai du mal à me remettre, j'avoue...). Sachez juste que ce roman est bouleversant, très original (sur un sujet très abordé en littérature jeunesse ces dernières années) et qu'il faut absolument le faire lire, à des enfants qui savent déjà ce qui s'est passé dans les camps de concentration...