L‘autoroute du sud de l’enfer.
Dévastée par une guerre bactériologique mondiale, la Terre post-apocalyptique est sillonnée par des survivants solitaires ou groupés. La loi du plus fort (agile, rapide, rusé, sans état d’âme) est toujours la meilleure pour tenter de s’extirper des guêpiers tendus à tout bout de champ. Gérald prend l’autoroute pour gagner le sud au climat plus clément. Il délivre Annie, jeune et jolie femme assujettie à une bande de tourmenteurs patentés. Annie convainc Gérald de remonter sur Paris, une ville cauchemardesque hantée par d’authentiques démons (succubes, rats, dégénérés), pourrie par des bactéries létales, infestée par des gaz hallucinogènes destructeurs.
1er volet d’une trilogie de SF française qui a fait date dans les années 1970 quand les menaces de destruction planétaire prenaient du relief avec la guerre froide, « L’autoroute sauvage » se lit aujourd’hui avec les mêmes hantises en toile de fond. La peste bleue là-bas, le Covid ici, les virus décongelés demain, « La Terre sauvage » résonne étrangement. Le roman cavale sauvagement. Le temps mort n’est pas de rigueur. L’action pulse mais l’auteur ne se complaît pas dans les descriptions sanguinaires ou salaces. On dirait que le récit se déroule au fil de la plume et que les scènes se succèdent sans plan d’ensemble. La liberté de ton est raccord avec la sauvagerie abordée. En contextualisant l’œuvre, en acceptant l’expression sommaire des protagonistes et les prénoms datés qu’ils portent, le lecteur contemporain peut se laisser séduire par un bad road trip. L’illustration de couverture de René Brantonne ajoute une délicate touche surannée à l’ensemble.
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