[Prince Valiant. Intégrale, vol. 11, 1957-1958 | Harold Foster]
For king and country !
Alors qu’Alfred a ruiné son bonheur en offrant son héritage légitime à William de Lidney (il tend le parchemin qui authentifie ses titres à William afin d’allumer in extremis le brasero qui guidera Gwendoline, la promise, de la mer houleuse, à bon port : « Les feux de joie coûtent vraiment cher par les temps qui courent » s’exclame Alfred. Seul Prince Valiant saisit la noblesse du geste d’Alfred puisqu’il connaît son histoire. Il y a du Cyrano en panache dans la saga médiévale de Foster. Le bonheur est pour les autres et Alfred endosse sa condition d’écuyer. Il servira désormais Prince Valiant et se révélera décisif dans la suite des événements). En abordant Tintagel, sur les côtes de Cornouailles, Valiant, missionné par le roi Arthur, va tenter de comprendre pourquoi les seigneurs des lieux refusent le passage aux chevaliers de la Table ronde. Déguisé en pèlerin de retour de Jérusalem, Valiant peut approcher les deux premiers rois renégats sans difficulté majeure mais non sans éveiller les soupçons. Si Durwin et Ragnor ne posent guère de problème, le roi Och Synwyn est d’un autre calibre. Fourbe, cupide, cruel, dément, il pactise avec l’envahisseur saxon. Pour ruiner ses projets dévastateurs, Prince Valiant se parjurera. Aux abords de Stonehenge, Valiant croisera un étalon puissant et sauvage qu’il tentera de dompter. De retour à Thulé, il remplacera son père souffrant au conseil des rois mais les Vikings n’entendent pas se faire mener par un prince trop jeune pour eux. Valiant devra lutter pour survivre.
Nouveau recueil somptueux, le tome 11 édité par Fantagraphics en 2015 reprend les strips en couleur des années 1957-1958 soit plus d’une centaine de planches échevelées et tourbillonnantes. Prince Valiant croise le fer, déjoue les traquenards, y laisse des plumes mais ne perd jamais de vue les valeurs de la chevalerie qui seront pourtant mises à mal au cours de ses aventures. Quand Valiant profite de sa splendide femme Aleta et de ses deux charmantes jumelles, son fils Arn est parti en apprentissage dans le fief voisin, il finit par s’ennuyer. Heureusement, les envahisseurs danois et saxons ourdissent sans cesse des plans de conquête et d’implantation et Arthur sollicite son chevalier aguerri et rusé, courageux et déterminé.
Harold Foster a réalisé une saga inégalée. La finesse et la précision de son trait, ses compositions imposantes, son art de conteur et les partis pris immersifs (Valiant vieillit, ses enfants grandissent, la petite histoire s’entremêle à la grande), tout se conjugue magistralement et justifie l’altitude atteinte par cette fresque dans le classement des plus grandes bandes dessinées. Le présent recueil est complété par une biographie de Reinhold Heinrich Palenske (1884-1954), fameux illustrateur américain ayant influencé Harold Foster ainsi que par une présentation sur cinq pages des travaux publicitaires de Foster.
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