Piste de sang.
Coincée dans un piège à mâchoires dentées, Hit-Girl tergiverse mais envisage de s’amputer afin de s’extirper d’un piège mortel qu’aiguisent le froid, la faim et l’hémorragie. Ses souvenirs affluent. Trois jours auparavant, elle était dans un bar à Toronto, pistant Billy Baker dont le fils, Junior, a écoulé de la drogue à New York, provoquant la colère de Hit-Girl. Billy Baker, le caïd va donc tenter de reprendre les rênes et sortir la grosse artillerie en conséquence.
Nantie des accessoires idoines, cape, masque, sabres, etc., Hit-Girl n’a pas les super pouvoirs qui vont avec le costume. Elle n’en demeure pas moins justicière et ne s’en laisse pas compter malgré son jeune âge. Tout en incohérence, le scénario dévide des scènes d’action fortement chargées en hémoglobine. Tesson, manche de hockey, balle, tronçonneuse, poignard, hache, etc. tout est bon pour larder le vilain ordinaire, nervi à la petite semaine. Hit-Girl est une gamine, l’invective permanente à la bouche, incapable de desserrer un piège à mâchoires mais apte à décapiter un homme avec ses deux sabres. La jambe salement amochée, elle n’en gambade pas moins quelques cases plus tard. Jeff Lemire, scénariste talentueux, réalise le minimum syndical pour coller à la série sans la dépareiller, l’humour et le décalage en moins. Eduardo Risso, secondé aux couleurs par Patricia Mulvihill (le duo a déjà magnifiquement œuvré dans 100 bullets (1999-2009) fait encore merveille. L’album s’avère donc dispensable sauf pour les aficionados du grand dessinateur argentin.
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