Mais où est donc Diouke ?
Trois ans après la fin de la Guerre de Sécession, des hordes sudistes rapinent et trucident au prétexte d’un idéal bafoué et d’une vie ratée. Dans l’Ouest, près d’Ogden, une diligence subit les foudres de bandits implacables. Le marshal Sharp est sommé de mettre fin à ces exactions meurtrières mais les pistoléros sont redoutables et l’homme de loi se sent dépassé par sa mission. Seule la venue de son ancien adjoint, Duke, pourrait changer la donne mais l’intéressé ne veut plus être « Celui qui tue ».
Il est difficile de crier haro sur un dessinateur aussi prestigieux qu’Hermann a pu l’être mais son graphisme s’entache de faiblesses visibles et répétées, de couleurs directes parfois approximatives. Le scénariste quant à lui n’hésite pas à mouliner le cliché aux petits oignons. Malgré ces réserves rageuses, il faut bien reconnaître un talent certain pour le découpage, la mise en page et la percussion des images. Le lecteur peut sentir la peur et la lâcheté suinter, la mort rôder. De plus, Hermann, par le jeu des couleurs directes, crée des ambiances multiples et réussies à toute heure du jour et de la nuit. Les deux pages au bivouac, la nuit, en camaïeu de gris, sont superbes. Entre un potentiel graphique prodigieux gâché par des scénarios faiblards et une maestria évidente bien que déclinante, le lecteur ne peut que s’attrister tout en étant titillé de temps en temps par de belles surprises visuelles et narratives distillées çà et là et tirées à bout portant.
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