Le temps sauvage dont parle le titre est celui de la dictature militaire en Argentine qui sévit du 24 mars 1976, date du coup d'état mené par le général Videla, jusqu'en 1983, date du retour à la démocratie sous le gouvernement de Raúl Alfonsín. C'est une sorte de chronique de ces années terribles (la "guerre sale") que nous livre Elsa Osorio en nous racontant l'histoire de Luz, bébé enlevé à sa mère, une militante de gauche passée dans la clandestinité puis arrêtée et torturée par les militaires, pour être donnée à la fille d'un haut-gradé du régime en remplacement de son enfant mort-né. Même s'il s'agit d'une fiction, ce livre a la force d'un témoignage et l'émotion nous étreint quand nous suivons les efforts de Luz pour faire la lumière sur sa véritable identité. Il sera aussi question de ces courageuses "Grand-mères de la Place de Mai" qui lutteront pendant des années pour retrouver la trace des enfants de disparus. La construction du livre est plutôt osée, alternant des passages où les protagonistes racontent eux-mêmes leur histoire et d'autres, où l'auteur (ou bien Luz, la narratrice) s'adresse à eux en les tutoyant. Tout cela permet d'alléger ce récit qui, même s'il est passionnant, est parfois très (trop ?) détaillé. Mais n'hésitez pas à vous plonger dans cette histoire, les derniers chapitres sont tout particulièrement émouvants.
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