Pablo, le héros du Quatrième Soupirail revient, vingt ans après, devant le collège San Marco alors réquisitionné par la junte au pouvoir pour mener ses interrogatoires à l’abri des regards indiscrets. Pablo avait seize ans lorsque son père, avait été arrêté et emprisonné là, pour avoir d’imprimer et diffuser des poèmes, quand la dictature avait brûlé, censuré, interdit « tout ce qui de loin ou de près parlait de liberté, de révolution, de justice et d’espoir, ce qui pouvait tirer un homme vers le haut ».Marco avait alors 16 ans, il entre dans un réseau de résistance et se fait embaucher comme plongeur à la cuisine. Il apportera un peu de douceur à son père en murmurant le soir, par le quatrième soupirail, celui de la cellule de son père, des bribes de poèmes, les vers de la liberté.
Invictus
Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme qui est noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller:
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout, bien que blessé.
De ce lieu d'opprobre et de pleurs
Je ne vois qu'horreur et ombre,
Les années s'annoncent périlleuses
Mais je ne connaîtrai pas la peur.
Aussi étroit que soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme:
Je suis maître de mon destin;
Et capitaine de mon âme.
Out of the night that covers me,
Black as the Pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds, and shall find, me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.
William Ernest Henley. 1849-1903
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre