Ce livre part d'un bon sentiment : la gentillesse ;-). Après en avoir fait l'éloge de façon générale dans un précédent livre, l'auteur tente de nous persuader ici que la gentillesse a toute sa place dans l'entreprise. Selon lui, la responsabilité sociale de l'entreprise (parfois résumée dans le sigle RSE) est aussi importante que sa responsabilité économique, c'est-à-dire créer des richesses. Il nous montre en quoi l'entrepreneur, ou le manageur dopé à des modèles de compétitivité et de performance oublie bien souvent d'apporter du soin et du lien à ses équipes. Il y a de très belles formules pour exprimer cela. On ressuscite la figure du gentilhomme pour valoriser ce rôle un peu trop oublié du "manageur". Dommage qu'Emmanuel Jaffelin après avoir rappelé à l'entrepreneur quelle était la "noble" part sociale de son travail ne vienne (trop gentiment ?) l'exonérer de cette tâche "si l'entreprise est en difficulté financière" car dans ce cas "la production de richesse passe avant toute chose". Ne sait-il pas que tout patron saura s'emparer de cette clause d'exonération dans toute circonstance, puisqu'aussi bien, à l'heure de la mondialisation et de l'überisation de l'économie, toute entreprise est potentiellement menacée par d'invisibles ennemis ? C'est au contraire dans les difficultés que se révèlera le vrai visage de la Direction : gentil ou méchant ?
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]