Biographie d'un sexe ordinaire / Méril Macha. – Paris : Editions Albin Michel S.A., 2003. – 278 p. – ISBN 2-226-13689-4
La remarque a déjà été faite : ceux qui prennent la parole ou la plume à propos de sexualité sont presque toujours des hommes, même lorsqu'il s'agit de sexualité féminine. En trouvant ce livre dans une brocante, je ne pouvais donc manquer l'occasion de prendre connaissance d'un point de vue féminin. Il faut peut-être rappeler pour les Agoriens les plus jeunes que Macha Méril est une actrice de cinéma, l'une des égéries de la Nouvelle Vague au début de sa carrière, plus tard également actrice de théâtre, de téléfilms et auteur de quelques livres.
Celui-ci retrace sa vie, depuis la prise de conscience, à huit ans, « du désir brut des hommes » envers son sexe, jusqu'en 2003, année de sa parution, mais aussi époque de plénitude sexuelle et amoureuse. Ce n'est pas un ouvrage de sexologie théorique, mais un témoignage individuel. Je rattache ce livre à la catégorie des biographies, mais comme il s'agit d'un récit, j'ai les mêmes scrupules que j'aurais dans le cas d'une fiction : je ne voudrais pas trop en dévoiler. Aussi vais-je laisser la parole à l'auteur dans quelques-uns des commentaires à caractère général qui prennent place dans les dernières pages de son livre.
« Certes, je ne m'étais pas entichée de n'importe qui. Je choisissais. Mais l'éventail de mes attirances est large, il exprime mon éclectisme et ma curiosité […] Je n'ai pas toujours pu compter sur mon désir, ni sur ma sensualité […] Un frisson d'inquiétude me parcourt chaque fois que je vais faire l'amour, j'appréhende les dispositions de mon sexe, je ne suis pas maîtresse quand c'est à lui de jouer […] Une femme aspire à réussir la vie de son sexe en même temps que la sienne. La sexualité inquiète et obsède […] Elle reste un mystère. On a peur de la rater, de passer à côté […] Beaucoup de femmes se reconnaîtront ici. On n'apprivoise pas son corps en un jour. On ne démêle pas facilement la vérité dans l'embrouillamini des valeurs transmises, qui sont grossières et s'adressent au plus grand nombre. Il faut du temps pour déchiffrer ce qui nous convient, il faut des ratures et des digressions pour qu'une ligne se dégage, par élimination. »
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