Après celle réalisée sur les hommes, il s'agit de la seconde étape de l'enquête menée par l'Observatoire du Couple, par un questionnaire anonyme sur site Internet, effectuée en mai-juin 2011. Environ 3000 femmes ont répondu de façon complète, mais il s'agit de femmes hétérosexuelles vivant en couple (cohabitant ou non), donc excluant les femmes seules. Leur âge moyen était de 35 ans. Il a été possible de comparer les résultats avec ceux de trois grands rapports similaires datant de 1972, 1992 et 2006, vis-à-vis desquels des modifications très significatives (en progression géométrique) ont pu être remarquées dans le sens de la libération sexuelle féminine.

L'ouvrage reprend point par point les résultats du questionnaire, reproduit en fin de livre avec les pourcentages de chaque réponse, en l'enrichissant de très nombreuses citations courtes (sous forme de liste de réponses) ou étendues (avec l'usage de prénoms factices).
"C'est une femme décomplexée qui parle, une femme qui a confiance en elle, qui se sent belle (pour plus de 60%) et sensuelle (67%). Cette confiance en elle, et en son corps, apparaît dans de nombreux témoignages : elle traduit la façon dont les femmes décident aujourd'hui de leur destinée [...]" (p. 22)

Le questionnaire (et, mutatis mutandis, l'exposé, bien que les titres des chapitres changent) comportait les 16 sections suivantes, décrivant la vie sexuelle, intime et amoureuse :
- 1. Le premier rapport
- 2. Les rapports sexuels
- 3. Le plaisir et l'orgasme
- 4. La masturbation
- 5. La masturbation dans le couple
- 6. Les habitudes nocturnes
- 7. Les préliminaires
- 8. Le sexe de la femme
- 9. Le sexe du partenaire
-10. Les attentes personnelles
-11. Le désir
-12. La grossesse et les enfants
-13. les sentiments
-14. Le relationnel
-15. La communication
-16. La situation personnelle.

On le voit aisément : l'enquête (et l'ouvrage) révèlent l'empreinte de la démarche sexologique. Sans vouloir porter de jugement sur une profession que j'ignore complètement, j'ai été cependant gêné par le technicisme (biologiste) extrême par lequel la sexualité est envisagée. Pendant presque 2/3 de l'ouvrage on feint d'ignorer l'idée même du psychisme (sans parler du concept "indéfinissable" - soit ! - d'amour) en traitant des causes problématiques du faible pourcentage des rapports orgasmiques. Je veux bien accepter l'éloge dithyrambique de la masturbation, (notamment à la p. 175 où une série de 53 adjectifs laudatifs est alignée d'affilée !), panacée universelle contre tous les défauts d'apprentissage de la sexualité, m'enfin... je revendique ma préférence absolue pour une approche psychanalytique de la chose !
Outre ce défaut méthodologique fondamental, et non sans rapport avec lui, le traitement des témoignages - surtout des longs - aurait gagné à être plus poussé, surtout dans le domaine de l'imaginaire voire du pur littéraire, puisqu'il s'agit bien d'une parole écrite ; laissés dans leur état brut, ces fragment m'ont laissé plutôt un arrière-goût désagréable de voyeurisme/exhibitionnisme.
Cela étant, lu par les femmes, cet ouvrage peut leur servir a minima à déculpabiliser par rapport à certaines pratiques, convictions et fantasmes, au moins eu égard à leur diffusion. C'est peut-être utile mais très peu ambitieux, compte tenu de la valeur de la matière première.

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