Logo Agora

 AccueilAccueil   Votre bibliothèqueVotre bibliothèque   Ajouter un livreAjouter un livre   FAQFAQ   RechercherRechercher   ForumsForums 
 MembresMembres   GroupesGroupes   ProfilProfil   Messages privésMessages privés   ConnexionConnexion 
    Répondre au sujet L'agora des livres Index du Forum » Littérature générale    
[Exit le fantôme | Philip Roth, Marie-Claire Pasquier (T...]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac


Posté: Mer 16 Oct 2013 18:25
MessageSujet du message: [Exit le fantôme | Philip Roth, Marie-Claire Pasquier (T...]
Répondre en citant

[Exit le fantôme | Philip Roth, Marie-Claire Pasquier (Traducteur)]

Nathan Zuckerman est un personnage familier aux lecteurs de Philip Roth. Alter ego de l'auteur, que l'on retrouve tout au long de son œuvre, il tire, dans "Exit le fantôme", sa révérence.

Voici onze ans qu'il a quitté New-York et sa trépidation pour vivre en reclus dans sa maison du Massachusetts. Il ne lit plus les journaux, ne s'intéresse plus au monde, ni à ce que le monde peut bien penser de lui. S'il continue d'écrire, c'est davantage mû par une sorte de besoin viscéral que dans l'optique d'être publié (bah oui, comme Roth, Zuckerman est écrivain).
Un cancer de la prostate survenu avant sa réclusion l'a laissé impuissant et incontinent. Une opération de la dernière chance en vue de résoudre le deuxième de ces problèmes -son impuissance est, elle, irréversible- le ramène à New-York.

Il va y faire deux rencontres qui vont presque le réintégrer dans la dynamique de l'existence...
La première est occasionnée par sa réponse à une petite annonce. Un couple de jeunes écrivains souhaite échanger, pendant un an, son appartement new-yorkais contre une habitation éloignée de la ville. Le but est, pour madame, d'apaiser l'angoisse qui la ronge depuis les événements du 11 septembre. Dès la première conversation qu'il entretient avec elle, Nathan Zuckerman est séduit par Jamie Logan, la dame en question, dont la présence réveille ses velléités de séduction.
L'autre personnage avec lequel il fait connaissance s'introduit dans sa vie de manière beaucoup moins plaisante, et suscite sa colère. Richard Kliman est journaliste, et écrit une biographie d'E.I. Lonoff, écrivain injustement méconnu, que Nathan admirait beaucoup, et qu'il a même eu l'occasion de rencontrer quelques décennies auparavant. Ce qui gêne notre héros, c'est que cet insistant et intrusif journaliste semble accorder davantage d'importance à la révélation d'un inavouable secret relevant de la vie privée de Lonoff, qu'à rendre hommage à son talent en tant qu'homme de lettres.

J'ai vu, dans ce roman, une sorte de chant du cygne...
Nathan Zuckerman, qui, en plus de trente années d'existence, est quasiment devenu un individu à part entière, semble perdre, au fil du récit, sa consistance. Il semble en effet n'avoir aucune prise sur les événements auxquels il assiste en spectateur qui refuse de s'impliquer, et observe avec distance le comportement de ses semblables. Il est comme décalé par rapport aux changements qu'il constate dans le quotidien des citadins. En somme, son impuissance n'est pas que sexuelle, et sa diminution, liée en grande partie au vieillissement, n'est pas que physique. Il a d'ailleurs de plus en plus de difficultés à écrire, sa mémoire le trahissant chaque jour davantage.

La fin approchant, j'ai eu le sentiment qu'il souhaitait nous délivrer un dernier message, capital à ses yeux... Un message sur l'essence de l’œuvre littéraire, transcription des réflexions profondes de son auteur, dont c'est le travail qui doit être reconnu, et non la personnalité ou les événements de sa vie. Il réaffirme le principe selon lequel la littérature n'a pas à se soucier du politiquement correct, des prises de position que le public s'attend à vous voir adopter en fonction de votre appartenance à tel groupe social, culturel ou religieux.

Adieu, Nathan Zuckerman, vous aller me manquer...

BOOK'ING

----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

 Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé absent
 
Auteur    Message
Mariecesttout



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 18 Aoû 2007
Messages: 149


Posté: Mer 16 Oct 2013 20:55
MessageSujet du message:
Répondre en citant

Smile

Exit le fantôme
traduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Marie Claire Pasquier
Gallimard

Neuvième- et d’après l’auteur- dernier roman mettant en scène un des doubles de l’écrivain, Nathan Zuckerman. Un Nathan Zuckerman parti se réfugier dans la campagne du Massachusetts, après avoir reçu des menaces de mort d’un fanatique religieux antisémite. Onze ans pendant lesquels il a coupé tout lien avec sa vie antérieure, ne s’intéressant plus qu’à une chose, son travail.

A tout prendre, être affranchi du besoin de jouer un rôle était préférable aux tiraillements, à l’agitation, aux conflits, au sentiment de totale inutilité et de dégoût qui, lorsqu’on vieillit, peuvent rendre moins que désirable cette grande diversité dans les rapports humains qui fait partie intégrante d’une vie riche et bien remplie. ..Je m’étais éloigné de la tyrannie de mon caractère passionné- ou peut être l’avais-je, en vivant retiré pendant plus d’une décennie, simplement cultivé avec délices sous sa forme la plus austère.

Et qui, opéré d’un cancer de la prostate, avec les conséquences physiques de cette intervention, c’est-à-dire impuissance et incontinence urinaire ( et Roth n’épargne rien à son personnage..) , souffrant aussi d’une mémoire de plus en plus défaillante, va revenir à New York pour tenter un traitement .
C’est le cadre du roman, qui se situe au moment de la réélection de GWB.

Après, l’histoire importe peu, finalement. Ou si, bien sûr, si on l’interprète de façon métaphorique . Mais..

Dès que l'on entre dans les simplifications idéologiques et dans le réductionnisme biographique du journalisme, l'essence de l'oeuvre d'art disparaît.


C’est bien sûr beaucoup plus que l’histoire de huit jours d 'ouverture du champ des possibles dans la vie d’un écrivain qui voit disparaître tout ce qu’il était. Ouverture qui se referme vite devant la triste réalité des impossibilités physiques. Reste le fantasme dans l'écriture, mais l'écriture quand la mémoire disparait ..
Parler de tout ce qu'il y a dans ce livre, d'écrit, ou de simplement évoqué, je m'en garderais bien , à chacun sa lecture. Un des thèmes abordés étant d’ailleurs une condamnation ironique de ces biographies qui recherchent à tout prix l’explication de l’œuvre dans la vie privée de l’auteur.

Cependant un roman qui condense toutes les obsessions de Philip Roth, encore une fois admirable de lucidité ,de finesse et d’intelligence.
Mais à réserver aux inconditionnels- comme moi- c’est de plus en plus désespéré. Et désespérant .
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé absent
Montrer les messages depuis:   
 
   Répondre au sujet  L'agora des livres Index du Forum » Littérature générale
Informations
Page 1 sur 1
 
Sauter vers:  
Powered by phpBB v2 © 2001, 2005 phpBB Group ¦ Theme : Creamy White ¦ Traduction : phpBB-fr.com (modifiée) ¦ Logo : Estelle Favre