Prolix, devin autoproclamé, se reniant et se congratulant tour à tour selon les circonstances, est un redoutable adversaire pour Astérix. La finesse de jugement du petit Gaulois ne peut pas lutter pied à pied contre les grosses ficelles de l’usurpateur et la crédulité des habitants du village des irréductibles. Le druide Panoramix s’est absenté et Prolix en profite pour flatter tout un chacun en lui promettant ce qu’il désire secrètement et qu’il affiche malgré tout sur lui, le désir de plaire, de réussir, d’être aimé, respecté, etc. Prolix sait y faire et les Romains commencent à voir d’un bon œil le mauvais œil d’un devin qui a autant de pouvoir sur les âmes.
Après « Les Lauriers de César », plus fade malgré la sauce promise, « Le devin » est une belle surprise qui se lit et se relit sans en user les ressorts. Les retournements de situation sont franchement drôles. Les rêves des hommes s’échafaudent et s’affaissent comme des soufflets trop vite montés. Comment arrêter un devin qui déchiffre l'esprit des hommes et se trompe sans erreur ? « Ah, je vais monter en grade ! Optione ! Arrête cet imposteur ! – Si c’est que c’est pas un devin, j’ai pas aucune raison de l’arrêter. »
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