Sisco est rentré dans les petits papiers du Président de la république française après avoir sorti Julie presque indemne d’un sordide traquenard. Il aimerait bien connaître un peu le repos du guerrier et retrouver ses marques auprès de sa petite amie Manon mais la secrétaire du Président veut prendre le large. Sa blessure par balle, l’hostilité de son milieu professionnel et le machisme de son compagnon corse la laissent dubitative et prête à s’embarquer dans une aventure humanitaire au Soudan. Toujours romantique, Manon s’imagine faire encore un peu de bien sur Terre. Sisco n’est pas dupe et la prévient qu’au Soudan « c’est l’enfer ». Quand Manon le quitte au matin, Sisco, à la fenêtre, soliloque : « Je t’enverrais bien au diable mais tu y vas déjà toute seule ». Puis la nouvelle mission de Sisco tombe du bureau présidentiel. Lui et d’autres agents devront assurer la sécurité du président français lors d’une allocution qu’il doit tenir à New York. Il ne s’agit pas d’un simple discours diplomatique mais d’une prise de décision multilatérale à propos d’un élargissement des troupes françaises au Kosovo jusqu’en Albanie. En effet, la mafia albanaise a eu maille à partir avec des soldats de la KFOR. Les bandits albanais travaillent en réseau avec des entrepreneurs américains. Ils ne vont pas hésiter à kidnapper, molester et séquestrer les secrétaires du président afin que celui-ci infléchisse son discours en leur faveur. Parmi les deux otages se trouve la sœur de Vincent Sisco. Afin d’appuyer leurs dires, les mafieux albanais n’hésitent pas à tuer une des deux malheureuses en la noyant et en l’enveloppant du drapeau français. Pour Sisco, la guerre est déclarée car pour lui, la famille est sacrée et plus particulièrement sa sœur, opportunément retrouvée et dramatiquement disparue. Le prochain volet du dyptique annoncé, titré « Négociations en 9 mm », ne laisse pas de doute sur la teneur de l’album.
Une nouvelle fois, l’album gravit un échelon quant à la qualité de l’intrigue, le découpage, la mise en page de l’histoire et le graphisme réussi du jeune dessinateur belge. La série a trouvé ses marques en évitant les écueils pourtant affleurant dans les premiers albums. Les dialogues sont aussi beaucoup mieux ajustés jouant habilement sur les silences et les regards croisés. Les intrigues politiques sont crédibles et montrent les répercussions des prises de décision émanant des hautes sphères. Maintenant, le lecteur a hâte de connaître la suite. C’est malin !
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