La première scène se déroule dans une voiture. La conductrice parle à un passager. Ce passager installé sur le siège arrière, c'est la petite Polina. Les phrases sont courtes, sans chaleur. En tournant la première page, on découvre une case représentant un échangeur autoroutier congestionné, certainement à l'image de l'esprit de Polina et de sa mère dont l'état de stress est palpable. La tension est bien présente dans la voiture. Quelques cases supplémentaires permettent de comprendre qu'elles se rendent à une audition de danse. On tourne le regard sur la troisième page et ça y est, on y est, c'est l'audition.
Alors rapidement j'ai compris que Bastien Vivès possède une vraie maîtrise de la mise en case et qu'il ne faut pas s'attendre à des transitions inutiles. Les dialogues sont bien ciselés. Reste à évoquer le sujet du dessin.
Au début, c’est vrai que j’ai eu un peu de difficulté à m’habituer à ce dessin en 3 couleurs (blanc, gris, noir) qui peut paraître grossier, esquissé. Quelle drôle d’idée de dessiner le nez de Polina en noir, avec la bouche cela lui fait une tête de mort. Et puis au fil des pages on s’y habitue et on s’aperçoit que le dessin de Bastien Vivès est très efficace. Les personnages sont identifiables très facilement et les corps, les visages sont très expressifs.
J’ai donc pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire d’une apprentie danseuse étoile qui grandit puis devient adulte et découvre la vie. C’est beau et plein d’émotions.
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