Certaines maisons d'éditions ont parfois de belles initiatives...
Ainsi celle des Éditions de l'arbre vengeur, sous la forme d'une nouvelle parution d'un court texte méconnu de David Herbert Lawrence, "L'homme qui aimait les îles".
Cet homme, c'est Cathcart, le narrateur.
Il aime les îles au point qu'il en acquiert une, s'y installe et y fait venir quelques personnes qui travailleront à son service.
Il y bâtit une sorte de micro société quasi autarcique, dont la viabilité financière montre bientôt ses limites... Qu'à cela ne tienne, notre homme migre sur une île plus petite, et réduit son personnel.
Tout au long du récit, on a le sentiment que Cathcart est en quête d'une chose dont lui-même ne saisit pas véritablement la nature. Il semble aspirer à la solitude, tout en ayant du mal, sur du long terme, à la supporter.
Il s'efforce de réduire au minimum ses pensées et ses émotions, afin de se fondre dans son environnement naturel, comme dans une volonté de faire partie intégrante de l'île, voire d’Être l'île, mais en même temps, le fait d'y vivre l'amène à éprouver des sentiments violents, des désirs sexuels exacerbés.
Ces contradictions finissent par malmener sa santé mentale, il a des hallucinations, des angoisses irraisonnées... à moins qu'au contraire l'île ne soit le révélateur de sa personnalité profonde et de ses dérèglements psychiques, qu'elle ne lui renvoie une image de lui-même qu'il ne peut assumer ?
La fluidité de l'écriture, le sujet du texte et la façon dont il est traité, qui l'apparente à un conte philosophique, rendent la lecture très plaisante.
En peu de temps, David Herbert Lawrence parvient à nous faire appréhender toute la complexité de son héros, et à nous impliquer, dès les premiers mots, dans son récit.
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