On ne connait pas la cause de cette fin du monde : du jour au lendemain, le soleil ne se couche plus. Les personnages ne s'interrogent jamais sur cet état de fait, et par conséquent sur leur propre avenir, à part immédiat. Tout se détruit très rapidement, les batiments, infrastructures mais aussi les rapports humains, la société.
Ce qui caractérise vraiment cette fin du monde c'est le chacun pour soi. C'est le coeur du propos de Camille Leboulanger : dès les premières pages son personnage principal, certes attachant par ses faiblesses, est présenté sous les traits d'un égoïste forcené. Progressivement le cynisme s'y ajoute. Les personnages secondaires souvent plus humains sont de vraies marionnettes qui connaissent des fins plus violentes les unes que les autres.
La fin du livre, justement, n'envisage pas d'espoir de reconstruction d'une société. Les derniers chapitres sont violents, voire vulgaires.
Les fins du monde en science fiction, il y en a beaucoup et il est intéressant d'en comparer les points de vue. Dans les parutions récentes, on ne peut s'empêcher de penser à
Le monde enfin de Jean-Pierre Andrevon (Fleuve noir, 2006) et bien sûr à
La route de Cormac MacCarthy. Proposer une nouvelle fin du monde après ces deux mastodontes, c'est un sacré pari pour un jeune auteur et sa maison d'édition ! L'écriture montre une certaine fraîcheur mais utilise des ficelles stylistiques un peu trop fréquemment et de manière trop "voyante". Ainsi le narrateur s'adressant directement au lecteur ou délivrant des informations du genre
moi je sais telle chose, mais le personnage concerné ne le sait pas, ou ne sait pas qu'il va lui arriver tel événement dans les pages qui suivent. Bref il est difficile de tenir la comparaison avec les autres titres récemment parus sur le sujet.
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