Qui a lu « Ibrahim et les fleurs du Coran » se rappellera sans aucun doute la lévité avec laquelle se bouge Eric-Emmanuel Schmitt pour esquisser ses petites apologies moraux. Nous avons dans cette histoire, le jeune Jun, à peine adolescent, marginal, chargé de hargne à l’égard de ses parents (un père absent qui s'est suicidé, une mère angélique qui dispense des attentions à beaucoup d’autres, mais pas à lui) qui est profondément malheureux, même s’il cache cet état d'esprit derrière un masque de cynisme et de mépris envers le monde. Mais Shomintsu, entraîneur de lutteurs de sumo « voit en lui un gros " et l'invite à s'intéresser au sumo : en l’occurrence, il lui demande de venir assister à une rencontre de cette lutte particulière. En d’autres termes, il voit en Jun, maigre osseux et furonculeux, un papillon potentiel, un sujet qui peut éclore selon les canons du corps « gros » demandé aux lutteurs de sumo.
A partir d’ici commence une lente approche, faite de contrastes et d'antagonisme, parce que Jun ne veut pas abandonner sa cuirasse de mépris dans ses confrontations avec l'humanité jusqu'à un tournant, à partir duquel s’éclaircit un parcours initiatique touchant, et même émouvant.
Shomintsu n'est pas seulement un entraîneur, mais il est aussi un maître Zen et il mènera par la main Jun, à travers une série de pas, desquels cependant, Jun - selon une approche typiquement orientale - sera l'unique auteur et qu'ils lui permettront de faire éclore le « gros » qui est en lui. Une narration simple et très agréable.
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