Un grand roman. Un long monologue, où Eszter, actrice connue et de grand talent, s'adresse à un "tu" qui pendant longtemps n'est pas nommé.
Ce récit, comme une confession, renvoie à l'enfance et l'adolescence d'Eszter, et à ce qui fonde sa vie. Au coeur de celle-ci, sa haine pour Angela, petite fille très belle, riche et très aimée (qui possède un faon), puis jeune femme toujours belle et toujours surprotégée par son entourage. Cette haine, honteuse, dévaste Eszter et ravage ses relations aux autres.
Une histoire violente et cruelle, écrite avec un extrème raffinement.
p 130 "Je ne veux pas pleurer, alors je siffle. "Le vent printanier gonfle les eaux, ô ma fleur, ô ma fleur..." Juli t'a apporté des fleurs, des immortelles bleues qui dureront longtemps. Je n'ai rien apporté ; je suis restée plantée là, ma clé à la main. Juli s'en est aperçue et a détourné ostensiblement le regard. Juli est de ces personnages dont on lit parfaitement les pensées sur le visage. Quand elle réfléchit, elle met l'index au coin de ses lèvres ; quand elle méprise quelqu'un, elle plisse les yeux d'un air ironique. C'est ainsi qu'elle m'a regardée hier. Si elle m'en veut au moment où elle m'habille, elle me sert si fort que j'en deviens bleue. J'aime la cotte noire avec laquelle je monte au bûcher, dans la pièce de Shaw. "Moi, Jeanne, misérable mortelle chargée de péchés, j'avoue que je suis coupable...""
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