Excellent plaidoyer féministe, "Trois guinées" est également un fantastique témoignage de la vie des femmes 20 ans après leur accession au droit de vote en Angleterre. C'est un essai prenant, au style fluide et poétique très agréable à lire.
Publié en juin 1938, ce livre se divise en trois parties, chacune répondant partiellement à la problématique qui est de savoir comment les femmes peuvent aider à empêcher la guerre. De là, elle parvient à évoquer les sujets brûlants de l'éducation féminine, de l'accès au travail des femmes ainsi que de leur identité. Virginia Woolf part des postulats les plus machistes de son époque et, par un raisonnement implacable ainsi que des exemples fournis, parvient à retourner ces arguments contre leurs auteurs.
La comparaison entre l'oppression des femmes dans la société anglaise et le régime nazi peut paraître choquante (et elle a beaucoup fait réagir lors de la parution de l'essai), mais ce serait oublier quelle était la véritable condition des femmes de l'époque. Les témoignages nombreux et révoltants qu'elle nous livre du sort de ses congénères ne peuvent que nous faire comprendre son indignation et sa révolte.
Un livre nécessaire pour ne pas oublier que le féminisme est la recherche de l'égalité entre les hommes et les femmes, au-delà de leurs différences, et non pas la caricature d'un mouvement d'amazones enragées que notre société se plait aujourd'hui à lui faire endosser.
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