[Du Baïkal au Bengale : Tome 2, Méandres d'Asie | Caroline Riegel, Patrick Filleux]
Un bon livre de voyage. Caroline Riegel , ingénieure en hydraulique de formation,a tenté de suivre le parcours d'une goutte d'eau du lac Baîkal jusqu'à l'embouchure du Gange. Pourquoi pas ? C'est le second tome de son ouvrage que je viens de lire: "Méandres d'Asie".
Le livre commence par un hivernage au Zanskar, région confinée du Cachemire indien, puis se continue par un trajet à vélo le long du Gange, dans la plaine surchauffée de l'Uttar Pradesh pour se conclure par la découverte du Bangladesh.
Ce livre est assez représentatif de ce que peuvent fournir comme relation de voyages les nouveaux voyageurs , à la fois humanistes et investisseurs, aventuriers intrépides et bon communiquants... L'on peut regretter les Chatwin, Ella Maillart,Isherwood,Newby et consorts...mais c'est vrai que la plupart d'entre eux possédaient une certaine fortune personelle...
Ceci dit le livre de Caroline est tout à fait recevable. Elle se démène tout azimut pour se faire accepter , son coeur est rempli d'empathie, sa bonne volonté fait craquer le plus obtus des moines du Zanskar. Mais quesqu'elle a dû se faire violence à certains moments pour ne pas agonir d'injures ses vis à vis ! et plus particulièrement les machos indiens (n'oublions pas que Caroline est ...une femme, et que l'Inde a un déficit trés important de femmes, consécutif à cette culture propre à l'Inde qui privilégie toujours le Mâle ! mais, bon, ce n'est pas le seul pays...)
Son périple se termine au Bangladesh (qu'elle trouve beaucoup plus fréquentable que l'Inde). Ici aussi la condition faite aux femmes la révulse ; ses entretiens ,consignés dans le livre, avec des femmes de tout milieu , font apparaitre une société assez complexe où le spectre de l'intégrisme islamique plane dans le "non-dit".
La motivation première de ce périple étant l'accompagnement de l'eau du Baïkal au delta du Gange, les préoccupations envirronementales de l'auteur nous sont largement détaillées ; ce qui nous agrée. Mais... considérant le cursus de Caroline et ses prises de positions j'y vois comme une contradiction... D'un côté un enseignement technique prônant une maîtrise de l'homme sur la nature (Prométhée), de l'autre une aspiration à une hamornie que les faits journaliers des hommes démentent chaque jour.
Ce fiel (relatif !) versé , je conseille quand même ce bouquin, ne serait-ce que pour se trouver "baba" face aux épreuves (certes consenties parfois ! ), que Caroline s'ingénie à se créer.
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