Ces rois sont tous en quête d'un certain idéal : l'amour, la beauté, le pouvoir... et la confiserie. Les thèmes reflètent assez bien ce que j'ai ressenti à ma lecture : une sorte de belle épopée orientale, grandiose, mais sachant rire d'elle-même...
Ces rois mages racontent leur histoire, leur vie au palais, dans le faste, avec cet environnement digne des Mille et une nuits. Vient pour chacun le déchirement, la meurtrissure de leur bel idéal : tous sont un jour trompés par leurs proches et ne peuvent trouver de salut que dans un voyage qui les éloigne de leurs contrées - éloignement choisi ou forcé selon les personnages. Ils finissent par se rencontrer à la cour du roi Hérode et par cheminer ensemble à la rencontre de ce petit enfant qui sera leur sauveur.
Toute cette partie du roman aurait déjà suffi à faire une oeuvre plaisante, avec un parcours initiatique, une ambiance orientalisante... Je trouve que ce livre fait d'ailleurs souvent appel aux sens du lecteur (j'avais l'impression de voir les palmiers et de sentir l'encens!).
Mais la Tournier's touch, c'est ce quatrième roi mage!! Voui, on en a oublié un! Taor, prince de Mangalore, grand gourmand devant l'éternel, qui lui n'est pas en quête d'amour ou de trône mais de recette de loukoum. Rien que pour ça, il est déjà attachant... Mais ce quatrième roi, l'oublié, le retardataire, le trivial, saura vraiment être touchant dans sa quête...
Cette histoire des Rois Mages est véritablement un récit initiatique, aux allures de conte, et celui qui part le plus en quête de sa propre vérité n'est pas forcément celui que l'on croit.
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