[La Complainte des landes perdues. T. 1, Sioban | Rosinski, Dufaux]
« Le mal est au cœur de l’amour ». C’est par cette formule alambiquée et réversible que les forces démoniaques peuvent être vaincues. Sioban est la digne fille du défunt Wulff le Loup blanc, terrassé par le mage noir Bedlam sur le champ de bataille de Nyr Lynch, dans les landes perdues. L’inquiétant Lord Blackmore, tout de noir vêtu, démesuré et méphistophélique, va épouser la mère de Sioban, Lady O’Mara. Heureusement, arrive au royaume de l’Eruin Dulea, Seamus, un « guerrier-du-pardon ». Bedlam semble avoir le royaume sous sa coupe mais la donne peut changer.
Premier tome d’une série des années quatre-vingt-dix, La complainte des landes perdues use des poncifs de la Fantasy avec un certain brio et se lit agréablement encore aujourd’hui. L’excellent dessinateur Rosinski sait donner vie au scénario de Dufaux. La mise en scène très cinématographique de la bande dessinée est une réussite. Les couleurs restituent au mieux l’ambiance des lieux, vert tendre pour les landes, rouge et noir pour les scènes du château. La noirceur du récit est atténuée par l’apparition répétée de Zog, le ouki glouton, animal attachant et quasi invulnérable, dangereux quand on le provoque, à l’égal d’un marsupilami en colère. Il pille sans vergogne les réserves du château et le chef cuisinier le poursuit en vain de son hachoir brandi. Qui va passer à la casserole ? Lady O’Mara, Sioban, Blackmore ou le ouki ? La suite au prochain épisode !
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