[La nostalgie de l'ange | Alice Sebold, Edith Soonckindt (Traducteur)]
Susie vient de mourir et continue à observer son entourage depuis son Paradis ; c'est cette idée de départ - et le fait qu'on en ait beaucoup entendu parler - qui m'a donné envie de lire ce livre.
C'est donc le quotidien endeuillé de sa famille et de ses amis qui est intéressant à suivre. Sa soeur, qui lui ressemble et n'a que peu de différence d'âge avec Susie, ne surprend plus que des regards de pitié. Son à-peu-près petit ami, qui a la mauvaise idée d'être étranger, doit supporter d'être considéré comme suspect aux yeux de la plupart des habitants de la ville. Sa mère voudrait, sans oublier sa fille, continuer sa vie... Tandis que son père ne veut pas renoncer à coincer l'assassin, d'autant que, malgré l'opinion de la police, il est certain d'avoir trouvé le coupable.
Le personnage de Ruth est à mon sens un des plus intéressants du récit : c'est une jeune fille un peu marginale, plutôt seule, qui a frôlé l'âme de Susie lors de son envol pour le paradis. Depuis, elle ne pense qu'à Susie, pensant pouvoir être en contact avec elle, d'un monde à l'autre.
Nous suivons tous ces personnages dans la période qui suit le drame, mais aussi bien des années plus tard, lorsque les ados sont tous devenus adultes. L'auteur nous dit comment peut évoluer une personne marquée par le deuil - voire par les deuils, si on pense à certains membres de la famille de Susie... Vous comprendrez en lisant.
Je n'ai pas vu de misérabilisme dans ce roman. Peut-être cela m'a-t-il manqué... Je n'ai pas ressenti une grande empathie, plutôt une sorte de compassion détachée... Disons que j'ai apprécié de suivre la vie de cette famille, mais que le drame de départ semble être davantage un moyen de lancer l'histoire et d'en expliquer les rebondissements suivants, qu'un moyen en soi de toucher le lecteur. J'ai plus eu de peine pour les endeuillés que pour la victime.
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