[Largo Winch. T. 16, La voie et la vertu | Philippe Francq, Van Hamme]
Le second tome de la 8e aventure de Largo Winch, La voie et la vertu, clôt, bien mieux qu’elles n’avaient commencé dans Les trois yeux des gardiens du Tao, les tribulations de Largo Winch en Chine, plus précisément à Hong Kong. Le scénariste Jean Van Hamme a reprisé une histoire conventionnelle qui serait exténuante à lire si le dessin, la mise en page, les couleurs de Philippe Francq et Fred Besson ne dynamisaient l’aventure du milliardaire de la Winch Corporation. Une astuce scénaristique de Van Hamme jouant sur la réversibilité des univers, bien utilisée par Philippe Francq, illustre la phrase de Lao Tseu, tirée du Tao Te King : « Souvent le vrai sonne comme le faux et le faux résonne comme le vrai. » Tsai Lee est un vrai méchant, cynique, cruel, onctueux et sans remords. D’ailleurs, il s’échappe en fin de course mais dans cette histoire, Largo Winch est davantage ballotté par l’action qu’acteur de sa vie. Le charme de l’album provient aussi de cette situation inédite. Le personnage principal semble enfin reprendre un peu de l’étoffe qu’il avait dans sa toute première aventure et qu’il avait usée ensuite à tort et à travers jusqu’à la corde. Son portrait et son sourire juste esquissé dans la toute dernière case de l’album est une réussite : « Dette acquittée. Bonne vie, ami. » Le lecteur reprend souffle et garde espoir pour la suite des péripéties du milliardaire en blue jeans.
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