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[Oscar et la dame rose | Eric-Emmanuel Schmitt]
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silentmiaouw



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Âge: 76 Scorpion


Posté: Dim 06 Aoû 2006 17:29
MessageSujet du message: [Oscar et la dame rose | Eric-Emmanuel Schmitt]
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un garçon de 10 ans souffrant de leucémie, condamné, et le sachant, s'adresse à Dieu. C'est une belle leçon de vie (et de mort) mais je l'ai trouvé un peu superficiel et un peu trop "facile".

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[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

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Auteur    Message
daffodil



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Messages: 297
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Posté: Sam 30 Aoû 2008 18:26
MessageSujet du message:
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Autant j'avais aimé "Monsieur Ibrahim...", autant j'ai détesté ce livre! Il m'a outrée! je l'ai trouvé tout à fait artificiel, une construction d'intellectuel! Je sais qu'il fait beaucoup pleurer les lycéens. J'aurais bien aimé savoir ce qu'en pensent les dames roses.
_________________
daffodil
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Auteur    Message
Brujula




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Posté: Dim 31 Aoû 2008 0:33
MessageSujet du message:
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Je ne sais pas du tout ce qu'en pensent les dames roses.
J'avais beaucoup aimé ce livre... Ça m'a rappelé des choses... Comme le jour où une petite fille de 10 ans, Sandrine, m'a dit en me montrant le couvre-lit rayé: sur ma tombe, je veux des fleurs roses et blanches comme ça... (et là, on répond quoi à cette fillette qui était en rechute d'une tumeur du cavum pour laquelle on n'avait plus aucun traitement à proposer?) Où celui où Fatima, 11 ans, en rentrant de permission chez sa tante, s'est assise sur mes genoux, a mis ma main sous son aisselle, du côté où on avait amputé le bras quelques semaines auparavant, et m'a fait sentir les boules qui avaient poussé, tout en frottant sa tête où ses cheveux repoussaient dru contre mon menton. elle est rentrée en Algérie pour mourir chez ses parents, avec une cargaison d'antalgiques dont elle n'a pas eu besoin... Où la nuit où, deux ans après mon passage dans le service d'hémato, alors que j'étais de garde aux urgences, on m'a appelé pour Dominique, 10 ans, à qui on passait des plaquettes, qui en était à sa deuxième rechute d'une leucémie (et que j'avais connu lors de la première rechute). Pendant que j'étais dans la chambre et que je discutais avec les parents, j'ai entendu un grand cri. L'infirmière est venue me chercher. Ça se passait à l'autre bout du couloir: "Guillaume C.... tu connais? c'est fini". La maman s'était assoupie, quand elle s'est réveillée, il ne respirait plus. Elle ne savait que dire "il est parti seul, il est parti seul".
Dans un registre plus gai, il y a Jérome, 8 ans, qui était imbuvable à la maison, désagréable avec tout le monde, y compris ses grand-parents... Je vous laisse imaginer comment il était à l'hôpital. Jusqu'au jour où je me suis assise au bord du lit pour lui expliquer que c'était normal qu'il soit furieux d'être malade, et de devoir subir ponctions lombaires et chimios. Mais que ce n'était pas la faute de ses parents, ni la notre, et encore moins la sienne. Que ce n'était pas une punition. Que c'était comme ça, que ce n'était pas juste, et que nous étions tous très tristes que ça arrive, parce-que c'était très injuste. Mais que nous étions là pour l'aider à guérir. Il a frotté sa tête chauve qui piquait un peu contre ma main... Et à partir de ce jour là, il venait à l'hôpital avec un grand sourire, des beaux dessins remplis de coeurs!
Il y avait aussi Marilyne, 10 ans, qui pleurait un jour dans la douche. Je croyais que c'était parce-que ses cheveux tombaient par poignées. C'était parce-qu'elle avait une infection urinaire, qu'elle avait peur que ça nous oblige à retarder sa chimio, et que ça diminue ses chances de guérir.

Jérôme et Marilyne, je les ai revus deux ans et demi plus tard, lors des bilans endocriniens à distance des chimios. Ils étaient guéris, n'avaient pas de séquelles.

Tout ça, c'était il y a longtemps. Ces enfants, je ne les oublierai jamais. Je me souviens de leurs noms aussi bien que de leurs prénoms. Ils m'accompagnent depuis... oh, depuis bientôt 20 ans.
L'histoire d'Oscar, eh bien elle est très vraie. Elle ne m'a pas paru artificielle. Du tout.
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daffodil



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Messages: 297
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Posté: Dim 31 Aoû 2008 9:59
MessageSujet du message:
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Merci, Brujula.

Ce que je ne comprends pas, c'est que tout ce que tu dis me touche, et tout ce qu'il dit me révulse. C'est le seul livre qui m'ait mise en colère au cours de ma vie!
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daffodil
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Auteur    Message
Brujula




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Posté: Dim 31 Aoû 2008 14:31
MessageSujet du message:
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Ce qui te gêne tant, c'est peut-être le fait que l'auteur ait choisi cet exemple d'un enfant face à la mort (qu'il accepte, lui, contrairement aux adultes qui l'entourent) pour illustrer le christianisme???

chrétiens et musulmans n'ont pas tout à fait la même attitude face à la mort ou aux souffrances d'un enfant. Les premiers se révoltent et doutent (pas toujours, mais souvent), les seconds acceptent. Les enfants, Allah les donne, Allah les reprend. C'est sa volonté qui se fait.
Les chrétiens, eux, rêvent d'un Dieu juste, et ne comprennent pas.

Il faudrait que je relise oscar et la dame rose. C'est le seul livre d'eric emmanuel schmitt que j'ai lu. Il m'avait touchée. J'avais mis l'aspect religieux de côté, je le reconnais! Je pense surtout qu'il faisait écho à des tas de choses que j'avais connu... à des choses que je rencontre encore.
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daffodil



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Posté: Dim 31 Aoû 2008 16:44
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Non, je suis agnostique et je n'ai pas pensé au côté religieux.

J'ai relu toutes les notes de lecture. Andras emploie, au sujet d'un autre livre de cet auteur, un adjectif qui m'a frappée; sirupeux. Voilà- mais ce n'est que ma propre forme de sensibilité et les autres sont tout aussi légitimes_ je pense que c'est si injuste, si énorme, la mort d'un enfant, qu'on ne peut pas en parler comme ça, dans du sirop, avec des recettes littéraires pour faire pleurer.Pour moi, ce sujet aurait demandé infiniment plus de sobriété et de discrétion. Il y a déjà longtemps que j'ai lu ce livre et ( pardonnez-moi, toi et Mop1) je ne peux pas m'empêcher de rester indignée!
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daffodil
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Brujula




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Posté: Dim 31 Aoû 2008 18:25
MessageSujet du message:
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Tu n'as pas à t'excuser! L'intérêt des forums sur l'agora est de pouvoir lire l'avis de différentes personnes sur des livres que nous avons lu ou pas, et de pouvoir en discuter quand les avis divergent!
Parfois ça m'aide à découvrir des aspects que je n'avais pas vus dans un livre. Souvent ça nous aide à mieux comprendre pourquoi un livre nous a plu ou déplu...
Discuter des lectures qu'on fait est passionant.
Et je comprends tout à fait qu'on puisse ne pas aimer ce livre. Je suis étonnée que tu l'aies trouvé sirupeux, alors que dans mon souvenir je n'avais pas eu cette sensation... mais c'est tout à fait possible (probable même) que mon vécu aie fait que je me sois mise en empathie avec le livre (si on peut parler ainsi), ou du moins avec oscar... et que je sois passée à côté de tout le reste!
Et sans ton avis sur le livre, je n'aurais jamais réfléchi à tout ceci!

Alors, merci!!!!
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