Une véritable ode à la vie, à l’acceptation des sentiments qui précèdent la mort. Une histoire de folie, et de fatalité, à la manière des grecs, mais certainement plus à la fatalité de cette guerre absurde, à cette aliénation humaine qui conduit à sacrifier, et accepter de prêter son corps, jusque son âme à des bouchers gradés, à des fous.
L’écriture de ce livre est réellement magistrale, poétique, parfois rébarbative (ah ! les effets de style) et accompagne à merveille l’enchaînement des pensées d’Andréas, de rencontres ordinaires, mais qui changent pourtant la saveur de la vie passée, comme celle qui passera avant de s’éteindre.
J’ai eu la chance de le lire en français doublé du texte allemand, donc si vous pouvez acquérir la double version jetez vous dessus, la traduction est très bonne et l’allemand reste compréhensible.
Cette critique de la guerre est doublée d’un parallèle intéressant entre la prostituée et le soldat. Ces deux là qui ne possèdent jamais leur corps, ni leurs vêtements, ni leur logement. La chambre d’Olina n’est-elle pas aussi vide que la chambre des casernes ? Cette tenue de séduction, au fond, n’est elle pas l’équivaut du treillis militaire ?
Le corps de la femme ne lui appartient plus, elle appartient à sa maquerelle, à son client. Le corps du soldat appartient à l’armée, aux généraux, aux bouchers. Reste l’âme, qui vainement, tente de s’échapper de ces entraves. Mais la liberté de l’âme, c’est finalement la mort.
Le livre s’achève sur une fin surprenante. Le train était à l’heure en tout cas.
Et si tout n’était finalement que fatalité, Andréas ?
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