[Train de nuit pour Lisbonne | Pascal Marcier, Nicole Casanova (Traducteur)]
Difficile de parler de ce beau roman, la 4e de couverture est assez juste et évocatrice :
« Une femme penchée sur le parapet d'un pont. un matin à Berne, sous une pluie battante. Le livre, découvert par hasard, d'un poète portugais. Amadeu de Prado. Ces deux rencontres bouleversent la vie du sage et très érudit professeur Raimond Gregorius. Au milieu d'un cours de latin, soudain il se lève et s'en va. Il prend le premier train de nuit pour Lisbonne, tournant le dos à son existence anti-poétique et sans savoir ce que vont lui révéler la beauté étrangère de Lisbonne et le livre d'Amadeu. Fasciné par les profondeurs que ce texte lui ouvre sur l'amour, l'amitié, le courage et la mort. il veut savoir qui était Amadeu de Prado : un médecin de génie, poète, militant engagé dans la Résistance contre la dictature de Salazar - un orfèvre des mots, un maître à penser, un explorateur de la vie à la manière des anciens navigateurs portugais. L'enquête menée par Gregorius l'entraîne dans une ronde de personnages fortement dessinés qui ont connu Amadeu. Leurs témoignages convergent vers cet homme et cernent en même temps la personnalité de Gregorius : " coupable " d'avoir trop peu osé. Un grand roman européen qui sonde les multiples territoires de l'âme et de la conscience de soi. »
C’est un livre dont on ne sort pas indemne, que l’on ne peut lire que lentement pour en savourer la beauté et la justesse et en analyser l’écho qui s’installe en vous. L’auteur est un philosophe allemand, ce qui pourrait faire craindre un livre de philosophie appliquée, lourd et appuyé mais ce n’est pas du tout le cas, c’est également un véritable écrivain. A lire et à relire…
Extraits :
« Sur mille expériences que nous faisons, nous en exprimons tout au plus une par le langage. Parmi toutes ces expériences muettes sont cachées celles qui donnent secrètement à notre vie sa forme, sa couleur et sa mélodie »
« Il y avait ceux qui lisaient et il y avait les autres. On remarquait vite si quelqu’un était lecteur ou non. Il n’y avait pas de plus grande différence entre les hommes. Les gens s’étonnaient quand il affirmait cela, et plus d’un hochait la tête devant tant de bizarrerie. Mais c’était ainsi. Gregorius le savait. »
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