[Damoclès. 2, La rançon impossible | Joël Callède ; Alain Henriet]
Alors que le quatuor d’agents de protection rapprochée s’occupent activement de la surveillance du fils de l’homme d’affaire El-Ahmad, le groupuscule anticapitaliste baptisé Sherwood resserre son étau inhumain sur sa cible, ce jeune homme frimeur, jouisseur et flambeur contraint de se réfugier dans un riad marocain afin d’échapper au Robin Wood futuriste mâtiné de Che Guevara accompagné d’une Marianne qui pourrait être une demi-sœur de Saïd El-Ahmad. Finalement kidnappé au nez des agents de Damoclès, Sherwood va demander une rançon au père désemparé mais l’échange va virer au fiasco intégral.
L’accumulation des stéréotypes peut effarer mais l’intrigue revêt une noirceur inattendue. Dans le jeu de dupes qui se déploie où chaque satisfaction personnelle s’esquisse sur une erreur essentielle, le lecteur peut retrouver le plaisir des œuvres noires maîtrisées. Le scénariste rend ses personnages crédibles et touchants avec des mises en lumière sur leur passé. Ely, personnage charnière de la série, traîne une solitude incurable depuis la disparition tragique de son père. Le dessin s’est amélioré. Les cadrages orientent le regard selon des angles de vue inattendus, dynamisant le récit, le dramatisant aussi. La mise en couleur respire au diapason d’un récit tendu vers la tragédie. On débute l’album dans le chatoiement du passé et on le termine dans la froide obscurité du présent. Le 2e opus de la série a fait un bon en avant dans la qualité narrative et graphique en tordant le cou aux clichés.
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