Question tellement compliquée aux réponses tellement variées! Tu as raison de la poser si clairement.
D'un côté : le Royaume est en vous (et tout nous pousse à l'incarner, à ressembler à Celui qui manifestait pleinement ce royaume...), et de l'autre côté : le royaume est à venir (il y a un temps pour tout, et ce n'est pas le temps de la pleine réalisation des choses).
Il semblerait que ceux qui attendent font la même erreur que ceux qui n'attendent pas. Alors, que faire? Où se trouve la solution?
Pour moi (mais c'est très très personnel : je ne vise pas à "forcer" quiconque à appliquer ce que je tente d'appliquer moi-même, ni à convaincre qui que ce soit que "j'ai trouvé la voie"), cette tension entre le "déjà" et le "pas encore" est salutaire. Cette tension me dit que je ne peux m'appuyer sur aucun principe stable et immuable. Tout dépend toujours de la situation dans laquelle je me trouve.
Ainsi : Situation + Je = Action particulière. (j'ai fait des progrès en maths ces derniers temps)
Et l'élément premier de l'équation - que je le veuille ou non - c'est le JE. Parce que le JE, ce n'est pas moi en tant qu'individu, mais moi en tant que personne (c'est-à-dire en relation avec d'autres personnes, dont Dieu - pour simplifier - fait partie). Ainsi, mes choix et mes actions vont dépendre de la relation personnelle que j'entretiens avec Dieu.
Je connais des tas de gens qui étudient et établissent par là des principes. J'ai souvent observé que ces gens vivaient selon des principes, et non plus selon une relation vivante avec celui qui libère. Pour moi c'est l'inverse : il n'existe pas de principe qui ne soit bouleversé par Dieu lui-même. Car celui-ci ne veut pas que nous vivions par des principes, mais par Son Esprit.
C'était une brèche d'intimité spirituelle dans ce forum qui n'est pas fait pour ça
Alors, anticiper ce que nous serons dans les cieux? Pour la théologie Queer, oui, c'est évident, il faut anticiper. Pour les théologiens classiques, il y a presque négation de l'indifférenciation à venir. Quoi qu'il en soit, que dit l'apôtre Paul dans ce verset? "En Christ, il n'y a plus ni..." Si c'était un évènement à venir, il aurait peut-être utilisé le futur. A moins qu'il ne s'agisse d'une formule rhétorique...