Lu après avoir vu le film: je retire une plus grande richesse de détails autobiographiques de la BD, un poids différent de certains personnages (ex. la mamie) ainsi que certains jugements plus nuancés de l'auteure (ex. une subtile culpabilisation de ses parents pour l'avoir envoyée en Autriche à un si jeune âge). Par contre le film est parfois plus percutant. En somme, je trouve que la BD et le film sont complémentaires. J'admire les deux pour l'extrême sensibilité et émotivité que savent transmettre un dessin somme toute assez sommaire (ou faut-il dire: essentiel?) ainsi que des textes plus emblématiques que littéraires. Ce qui fait la richesse des deux, c'est aussi l'incroyable "sincérité" des propos de l'enfant, de la jeune fille, de la jeune femme successivement: mémoire extraordinaire ou réalisme autobiographique?
Ayant quelques connaissances de la littérature de la diaspora iranienne contemporaine, je note que le thème de l'histoire récente - vécue du pays est souvent présente, et sous la forme du récit autobiographique ou de la fiction d'une saga familiale (surtout féminine): sans doute s'agit-il d'un besoin impératif de rectifier une image trop répandue de l'Iran et de l'évolution de la condition de la femme au cours du XXe siècle. Il faut dire que la diaspora iranienne diffère beaucoup des autres flux migratoires contemporains... peut-être ce besoin d'expression en constitue une différence importante.
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