Si la déferlante manga a plus d’un tour dans son ressac, le tsunami nippon ne m’a pas encore fait chavirer. La série tant vantée, 20th Century Boys de Naoki Urasawa, a du mal à décoller au premier épisode. L’intrigue est mince et emberlificotée ; les personnages manquent singulièrement d’épaisseur ; la narration est délayée. On nage entre le présent et le passé d’un groupe d’enfants décidés à sauver le monde. Adultes, ils se retrouvent lors du décès d’un des leurs, Donkey. Une secte dirigée par un gourou, Ami, propage la mort et utilise l’ancien signe de ralliement des enfants : une main stylisée, index levé, dans un œil, à la place de l’iris avec, en son centre, en remplacement de la pupille, un autre œil, comme hypnotisé. Le signe tarabiscoté symbolise assez bien l’opacité du récit. Dans la confusion ambiante, la petitesse du format et le sens de lecture inversé ajoutent à la difficulté d’adhérer à l’histoire. Pourtant, des qualités émergent. Le dessinateur possède un trait vif, précis et délié. Les cadrages sont variés. Les enchaînements et le découpage sont inventifs et cinématographiques. Il me faudra persister, ne pas nager à contre-courant mais apprendre à lire à l’envers, si je veux un jour être à la page (mais serait-ce la bonne ?).
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