[Les dragons de la frontière. 1, La piste de Santa Fe | Gregorio Harriet ; Ivan Gil]
Héroïques sans fantaisie.
Le long de la vieille piste de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, une caravane de colons et de bétail, escortée par des lanciers espagnols tente de rejoindre pour la nuit la mission de Socorro, près du Rio Bravo mais les pillards indiens ont des vues sur le butin en marche. Sœur Madeleine, nonne ursuline, se fait enlever par les Apaches, la nuit, dans le village ainsi que des chevaux et des moutons. Miguel Sasoeta, cadet des cuirassés et tête brûlée se lance seul à la poursuite des Mescaleros. Alors même qu’il sait la partie perdue d’avance, le sergent Beitia, commandant du convoi, n’a pas d’autre choix que de tenter de protéger le jeune Miguel, neveu du colonel Anza.
A l’instar de la saga philippine « La honte et l’oubli » (Glénat, 2019-2020), « Les dragons de la frontière » ont été conçus en deux tomes. Le scénariste basque sait souffler sur les braises d’une histoire des confins dans laquelle l’Espagne est partie prenante. Entre la conquête espagnole du XVIe siècle souvent fantasmée et la conquête de l’Ouest américain du XIXe siècle qui occupe davantage l’imaginaire collectif, l’époque coloniale de la Nouvelle-Espagne qui s’étend sur deux siècles n’est guère mise en avant. Documentée et vivante, l’histoire située en novembre 1778 met en scène une tranche de vie de l’époque, forcément âpre et guerrière. Pris dans les ballottements de l’histoire, Espagnols, Français et Apaches se côtoient, s’épaulent, se tuent. Doué pour la représentation des paysages et des mouvements de masse [voir « Bérézina » (Dupuis, 2016-2018)], le dessinateur espagnol peine à donner de l’expressivité aux visages et de la souplesse aux corps.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]