[Un putain de salopard. 2, O Maneta | Régis Loisel ; Olivier Pont]
Le manchot est un drôle de pingouin.
Dans la sylve amazonienne qui engloutit tout mais régurgite parfois des événements tragiques survenus depuis des lustres, Max Heurtebise gît terrassé par la fièvre pendant que Baïa s’active pour les sauver du désastre imminent. Les deux fuyards se sont réfugiés au pied d’une carcasse d’avion suspendue dans les arbres. Baïa, la jeune Indienne muette et dévouée, voit les fantômes et ressent le drame du crash depuis le squelette d’une jeune fille ligotée dans la carlingue. Max et Baïa doivent pourtant continuer leur traversée jusqu’au fleuve, seule échappatoire possible car les pisteurs se rapprochent avec des intentions peu amènes.
Parallèlement, les deux infirmières, Christelle et Charlotte, reviennent au Toucan, à Kalimboantao, dans l’espoir d’échapper aux traqueurs. En voulant sauver une jeune femme destinée à un réseau de prostitution, les infirmières ont franchi des bornes létales. L’aide du capitaine Régo et de Margarida, la patronne du Toucan, ne sont pas de trop pour tenter d’enrayer la mécanique de mort.
Le 2e tome de la trilogie annoncée réveille les fantômes et agite les marigots de l’âme. Dans une double fuite orchestrée depuis le camp forestier, traversant les cercles de l’enfer (vert), heurtant les trajectoires du passé réactivées par l’apparition des revenants, le récit se dévide d’un écheveau piégeux et hasardeux. Les personnages peuvent y laisser la vie, un membre ou une partie de leur âme. Sans loi et sans foi, la jungle des hommes n’est régie que par la force et l’appât du gain. Des béjaunes tels Max ou Baïa auront fort à faire pour conserver leur intégrité.
Régis Loisel a parfaitement ourdi un scénario qu’Olivier Pont met efficacement en image. Le coloriste François Lapierre n’est pas étranger à la réussite de l’album avec sa palette de nuances savamment utilisée.
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