Nouveau Monde
Alors que Prince Valiant et sa bien-aimée Aleta touchent enfin les côtes de Thulé où règne le père de Valiant, des seigneurs en rébellion menacent la paix du royaume. Sans même prendre un moment pour retrouver son père, Valiant décide d’aller à l’encontre des rebelles. Gunguir est un chef belliqueux et retors. Son fils Ulfrun, auto-satisfait de sa superbe va s’avérer un ennemi particulièrement nuisible lorsqu’il décidera d’enlever Aleta, faute de ne pouvoir conquérir son cœur. Commence une traque maritime, Prince Valiant pourchassant inlassablement le drakkar d’Ulfrun, meurtri d’inquiétude à l’idée qu’Aleta puisse souffrir de violences et de privations. Passant les côtes islandaises, frôlant les glaces du Groenland, les drakkars atteignent le Nouveau Monde.
Bien qu’il soit difficile de dégager des sommets dans l’œuvre monumentale d’Harold Foster (1892-1982), les années 1947-1948 n’en constituent pas moins des millésimes éblouissants durant lesquels la maternité d’Aleta resplendit au diapason d’une nature amérindienne magnifiée par le passage des saisons. Alors même que les aborigènes ne soient pas maltraités par l’auteur, les vikings, techniciens avant l’heure, apparaissent déjà prompts à duper leurs hôtes indigènes en se jouant des superstitions et des croyances locales. Les transitions entre les histoires sont assurées par des passages en mer d’une grande beauté formelle. L’expédition viking dérive et accoste en Irlande, affrontant l’armée du roi Roary puis aboutit à Camelot, en Cornouaille, où règnent Arthur et Guenièvre. Valiant va s’évertuer à régler pour Arthur de délicates affaires menaçant la paix intérieure à l’instar de celle du roi Tourien, mégalomane vaniteux, poussif et cruel. Le chevalier tentera une approche par la ruse mais les trois redoutables fils de Tourien veillent au grain et soupçonnent Valiant de duperie.
Il est dommage que les éditions Soleil aient abandonné à partir du 5e volume la traduction française de la saga imaginée par Foster d’autant que les volumes parus sont de belle facture avec des couleurs vives et rafraîchies. Au fil du temps, les éditeurs français Hachette, Serg, Futuropolis et Soleil auront toujours fléchi et ployé le genou face à la démesure de l’entreprise consistant à publier l’intégralité de l’œuvre d’Harold Foster, le public français ne constituant pas une cour suffisamment zélée et dépensière. Seules les éditions Zenda sont venues au bout des planches de Foster dessinées de 1937 à 1971 mais n’ayant pas eu accès aux documents primaires, le résultat éditorial peut s’avérer décevant surtout si on le compare aux actuelles éditions américaines Fantagraphics Books (le volume 17, 1969-1970 paraîtra en août 2018). Cette édition couleur de grand format est la référence.
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