[Tex. 565, La sentinella | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
La sentinelle.
Aux confins de l’Arizona et du Nouveau-Mexique, Tex Willer et Kit Carson font écumer leurs montures en détalant ventre à terre car ils sont pris en chasse par des Apaches agressifs et pugnaces. Rapidement acculés contre l’abrupt d’une mesa, les rangers sont assiégés. Ils profitent de la nuit et d’un passage emprunté par un coyote pour se faufiler à leur tour dans l’échancrure de la paroi. Tout un univers minéral se déploie. Le cheminement hasardeux sur des vires, sous des éboulements rocheux puis sous le feu d’un mystérieux tireur embusqué contraint les rangers au qui-vive. Ils finissent par tomber sur une grotte aménagée et découvrent, médusé, la sentinelle qui les tient maintenant en joue. John Rickfield est un Sudiste isolé de tous qui ignore que la Guerre de Sécession est finie depuis des années. La vingtaine d’Apaches a fini, en pistant les rangers, par tomber sur le repaire de Rickfield. De plus, des pluies torrentielles commencent à s’abattre sur la mesa, entraînant une dangereuse montée des eaux.
L’aventure imaginée par Claudio Nizzi est bâtie sur une continuelle poussée en avant sous la menace des poursuivants Apaches. Les rangers ne peuvent jamais reculer. Ils découvrent ainsi un monde secret fermé à l’aridité désertique au-delà des parois rocheuses. Des nappes d’eau pérennes ont permis le développement d’un écosystème. Rickfield semble un Robinson oublié des hommes et de l’histoire. La folie aurait pu le terrasser mais sa mission de guetteur dans un camp retranché utile aux Sudistes est primordiale. Comme dans un désert des Tartares, l’ennemi ne viendra plus jamais mais Rickfield l’ignore.
Miguel Angel Repetto, talentueux dessinateur argentin né en 1929, réalise une nouvelle fois une histoire toute en finesse. Les hachures et les aplats noirs, le trait précis et délié, le dynamisme des dessins sont des constantes dans son abondante production. De multiples détails constituent de véritables régals visuels à l’instar des plans panoramiques très souvent occupés par un animal sauvage superbement dessiné. A noter, sur une vingtaine de pages, Repetto magnifie les scènes sous une pluie diluvienne, le jeu des hachures trouvant pleinement à s’exprimer. L’histoire trouve son dénouement dans le n° 566, « Un soldato ritorna ».
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