Pendant obscur au gin-fizz, le whisky-coke va clore dans le sang le second dyptique de la série. Le commanditaire du meurtre de Julie n’est pas celui qu’on croit et c’est tout à l’honneur d’une histoire bien ficelée et de son scénariste Benec. Julie n’est pas à l’abri dans la maison d’Antibes pourtant hautement sécurisée. Les codes d’accès sont connus par les malfaiteurs. Comme il semble y avoir des fuites dans les hautes sphères de l’Elysée, Sisco décide d’emmener la fille du Président dans sa maison familiale corse. Malgré une garde rapprochée vite dézinguée, Julie est kidnappée. Sisco est cette fois-ci en retard d’un train. Qu’à cela ne tienne, il va rectifier le tir et fissa.
Menée tambour battant, la bédé se lit d’une traite car le rythme est soutenu et l’intrigue demeure jusqu’aux ultimes rebondissements. Dans la mise à mort du cerveau de toute la machination politique, Sisco fait froid dans le dos. On peut légitimement voir en lui un vrai sale type même s’il agit du bon côté du bâton. Le dessinateur semble progresser à chaque album bien que son premier opus ait été d’emblée une réussite graphique en dépit de quelques rigidités ça et là. Il sait toujours aussi bien croquer les femmes et leur rendre justice avec son crayon affûté. D’album en album, des liens s’ajustent et des perspectives s’ouvrent. La série met progressivement en place un univers qui lui est propre, de mieux en mieux identifiable.
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