"La glycine était si haute qu'elle semblait prendre racine dans le ciel. Ses grappes d'un mauve pâle dégageaient un sentiment de malaise. De la maison basse, toute en baies vitrées, le regard retenait une lampe verte, allumée de jour et de nuit qui éclairait une bibliothèque en arcades, les livres reliés de cuir sombre donnaient l'impression d'être soudés les uns aux autres.
Il n'y aurait aucune nécessité à parler de cette maison si sa muraille n'entourait un jardin qui encerclait une femme, aussi pâle, aussi immobile que la glycine du mur. On pouvait l'apercevoir à travers les barreaux du portail, étendue sur la chaise longue de la terrasse, un livre ouvert sur la poitrine, les yeux fermés alors qu'elle ne dormait pas."
Cette femme , Emma Chatttelhorse ,s'échappe de cette maison, de Mexico. Elle est malade, mais décide de s'enfuir. Elle prend le premier bus, se retrouve au milieu d' Indiens. Elle veut s'en aller le plus loin possible de sa maison, de sa maladie , vivre encore quelques jours.
Elle se retrouve dans un pauvre petit village perdu, où nichent sept huttes. Un indien, rencontré dans le bus, lui demande d'être la " Maestra " de dix-huit enfants qui n'ont plus de maître.
Emma accepte, elle renaît à la vie ,en dépit de ses difficultés. Elle partage la vie fruste de ses villageois analphabètes. malades. Ils donnent à la " Maestra " toute leur affection. La mort leur est familière, elle fait partie de leur vie.
Emma se détache peu à peu de son existence.
Ce court récit nous interroge sur le sens de la condition humaine. Pour l'homme moderne, la mort reste tragique, alors que pour les villageois , elle est naturelle et fait partie intégrante de leur existence.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]