[Largo Winch. T. 18, Colère rouge | Jean Van Hamme ; Philippe Francq]

Mer Noire et Colère rouge constituent les deux pans d’un diptyque dans lequel Winch est à nouveau Largo. Plus passif que d’ordinaire, le beau businessman milliardaire subit davantage qu’il n’agit dans sa dix-huitième aventure en bande dessinée. D’ailleurs il n’apparaît que sur une bonne moitié de l’album, le reste étant occupé par un retour en arrière narrant les tribulations de Nerio Winch en Géorgie avec une femme de chambre puis par les déboires de Simon Ovronnaz incarcéré en Suisse et contraint d’épouser la fille unique d’un banquier en échange de sa mise en liberté. L’histoire batifole dans les coins mais n’affriole pas le lecteur un tantinet accablé par toutes ces machinations bon enfant. Le scénario pêche par son manque d’originalité. Le souci de Jean Van Hamme de calibrer son histoire afin qu’elle tienne en deux volumes réduit les personnages à des faire-valoir sans aucune densité. Reste une fluidité scénaristique remarquable et un dessin exceptionnel de Philippe Francq qui excelle tant par son trait que par ses cadrages. La mise en couleur est toujours aussi réussie, les scènes dans une mer violine agitée étant d’une grande beauté visuelle. L’aventure se lit d’une traite mais n’émeut pas, le lecteur regardant passer le train sans jamais y prendre vraiment place.

----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

 Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre