Loulou, Betty, Peggy et consorts sont pulpeuses et peu avares de leurs charmes. Imprévisibles, elles surfent sur les exigences des mâles souvent déficients et jouissent sans retenue. En quelques planches, Leone Frollo campe des scénettes aux chutes inattendues, l’envie et la mort, le vit et la vie. Parker, patron autoritaire avec ses employés et sa secrétaire Peggy, l’humiliant dans ses admonestations, se retrouve soumis et consentant quand Peggy revêt le cuir et saisit la badine. Quelques gifles bien cadencées, en staccato, « Slap, slap, slap » entraînent des « oui, oui, oui » en écho. La belle éplorée, sur douze planches, déploie une histoire davantage construite et des dessins encrés ou crayonnés d’une grande finesse. Le lecteur peut regretter que certains dialogues s’enlisent dans la niaiserie. Le graphisme semble parfois bâclé. Pourtant, l’ensemble dégage un charme suranné aux odeurs d’encaustique, les éplorées d’une époque belle et révolue.
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