J'ai trouvé le début peu incitatif. Le prologue (?) me faisait craindre un récit noir et violent.Tout d'abord, cela n'a été que gris. " Fauché, la rage au ventre", le narrateur avait quitté Melbourne- pourquoi? il dit l'avoir oublié- pour rejoindre Perth en stop. Quel est son projet ? il ne le dit pas non plus. De la route. Pas de beaux paysages.Des rencontres de gens plutôt paumés. Rien pour enthousiasmer le lecteur. Page 29, arrivé à Norseman, n'ayant plus d'argent, il se fait embaucher pour quinze jours de pêche au large.Et c'est là que le récit commence vraiment à nous emporter. Un si beau récit qu'il fait penser à Moby Dick. En plus noir; l'équipage est d'une cruauté monstrueuse. Et celui qui dit "je" acquiert notre estime. Il résiste à tout. C'est un épisode extrèmement fort du livre.
Renfloué pécuniairement, il repart en stop jusqu'à un campement d'aborigènes. Bien qu'il reste assez extérieur à la culture de ses hôtes, la fin du livre se lit très agréablement. C'est la chute -superbe- de l'histoire qui, nous renvoyant au prologue, donne sa vigueur au livre et en même temps nous éclaire
: ce n'est pas un récit, c'est un roman. Et même, un beau roman, dans sa diversité.
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